Un ancien banquier qui croit aux bienfaits de la mondialisation fera face à une ex-avocate chantre du "patriotisme économique".
Deux visions de l‘économie radicalement opposées s’affrontent pour une place au sommet de l’Etat français. Emmanuel Macron, un ancien banquier qui croit aux bienfaits de la mondialisation fera face le 7 mai prochain à Marine Le Pen, ex-avocate chantre du “patriotisme économique”.
Le premier souhaite renforcer la zone euro et tirer le meilleur de l‘économie de marché. La seconde veut sortir de l’UE, revenir au Franc et rétablir des barrières douanières.
Le risque du repli
“Redonner à la France sa souveraineté économique”, c’est le leitmotiv du Front National qui compte faire financer la dette française par une création monétaire massive de la Banque de France, après avoir abandonné l’euro suite à un référendum.
En 2011 Marine Le Pen déclarait déjà : “L’Euro est mort, il n’a pas fait ses preuves, il n’est pas viable. C’est tout. Et ce n’est pas dramatique, il faut l’accepter.”
Un programme économique qui va doper la croissance (2,5% en 2022) et réduire le déficit public (1.3% du PIB en 2022), assurait la candidate d’extrême droite devant le syndicat patronal français, le MEDEF, fin mars.
Pourtant les dépenses prévues par le Front National sont nombreuses : baisse de l’impôt sur le revenu, retraite à 60 ans, prime de pouvoir d’achat pour les bas revenus et embauches de fonctionnaires.
“Les mesures économiques que je propose permettront de créer 1,7M d’emplois.” #DemainPrésident
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 18 avril 2017
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Marine Le Pen compte opposer au libre-échange sa “priorité nationale”, dont les mesures phares sont une surtaxe sur les contrats des travailleurs étrangers(environ 10%) et une autre sur les importations (environ 3%).
La suite sociale-libérale
A l’inverse, Emmanuel Macron veut aller vers une harmonisation sociale de la zone euro. Il est en faveur du CETA, l’accord commercial avec le Canada.
L’ancien ministre de l’Economie veut réformer l’assurance chômage, en l’ouvrant aux indépendants et aux démissionnaires. Il se fixe comme objectif de faire passer le taux de chômage sous la barre des 7%.
J’assume d’aller vite sur certaines réformes, comme celle du droit du travail, pour être efficace. #le79inter
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 21 avril 2017
Sur le marché du travail, il prône une “flexi-sécurité” chère aux pays scandinaves, dans l’esprit des lois El-Khomri, et Macron, qualifiée à l‘époque par le FN de “feuille de route de Bruxelles”.
“Nous protégerons les individus mais nous devons être une terre de liberté pour l’innovation, pour la création, car c’est notre ADN“ déclarait le candidat En Marche en meeting à Lyon pendant la campagne.
En matière de finances, Emmanuel Macron est plutôt partisan de la rigueur : il promet 60 milliards d’euros d‘économies sur le quinquennat en supprimant 120 000 fonctionnaires.
En contrepartie il s’engage à baisser les impôts sur les entreprises, réformer l’impôt du la fortune (ISF) et lancer un plan d’investissement de 50 milliards d’euros.
L’ISF pénalise le financement de notre économie. Nous avons besoin de financer des PME et des start-up. #15minutesPourConvaincrepic.twitter.com/swXchbo5HT
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 20 avril 2017