L'Union européenne a rendu samedi un hommage inédit et chargé d'émotion à l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl, avec une cérémonie organisée dans l'hémicycle du Parlement européen à Strasbourg avant ses funérailles en Allemagne.
L’Union européenne a rendu samedi un hommage inédit et chargé d‘émotion à l’ancien chancelier allemand Helmut Kohl, avec une cérémonie organisée dans l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg avant ses funérailles en Allemagne.
L’Union européenne était doublement endeuillée avec le décès vendredi de Simone Veil, première présidente du Parlement européen et autre grande Européenne.
“Helmut Kohl fut pour la France un interlocuteur privilégié, un allié essentiel, mais il fut plus aussi plus que cela, il fut un ami“, a insisté Emmanuel Macron dans son hommage. “Nous sommes ici pour saluer sa trace dans l’histoire“, a ajouté le président français.
Une vingtaine de chefs d’Etats et de gouvernements, un ancien souverain et plusieurs centaines de personnalités avaient pris place dans l’hémicycle pour cette cérémonie.
Le cercueil recouvert du drapeau européen et porté par huit militaires allemands avait été installé sur un catafalque érigé au centre de l’hémicycle. Trois couronnes de fleurs ont été disposées devant le cercueil : l’une aux couleurs de la République fédérale d’Allemagne, l’autre au nom de l’Union européenne et la troisième, au nom de son épouse, portait l’inscription “In Liebe, deine Maike“ (Avec Amour, Maike).
“Helmut Kohl était un vrai Européen et un ami. L’Europe lui doit beaucoup“, a souligné le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, 62 ans, le seul des dirigeants européens encore en fonctions à l’avoir côtoyé.
Père de la réunification allemande, architecte de l‘élargissement de l’Union européenne et héraut de l’amitié franco-allemande, Helmut Kohl est décédé le 16 juin à l‘âge de 87 ans. Il a été chancelier pendant seize années, de 1982 à 1998, et son “héritage pour l’Europe est énorme“, a insisté Jean-Claude Juncker. “Il voyait l’avenir“, a ajouté M. Juncker. Sans Helmut Kohl, “l’Europe n’aurait pas l’Euro“ et “d’autres auraient sans doute échoué à réunifier l’Allemagne“, a-t-il affirmé.
C’est la première fois dans son histoire que l’Union européenne organise un tel hommage. Il honore un des trois dirigeants faits “citoyens d’honneur de l’Europe“, a souligné Jean-Claude Juncker, initiateur de cette cérémonie. Les deux autres sont les Français Jean Monet, décédé en 1979, et Jacques Delors, âgé de 91 ans. Beaucoup de dirigeants qui ont côtoyé Helmut Kohl, comme Jacques Delors, Valery Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et le président russe Mikhail Gorbatchev, n’ont pu se déplacer en raison de leur santé.
Dix-sept dirigeants de l’Union européenne étaient présents, dont la première ministre britannique Theresa May. l’Espagne était représentée par son ancien souverain Juan Carlos et l’ancien chef du gouvernement Felipe Gonzalez, l’Italie par l’ancien président de la Commission européenne et ancien chef du gouvernement Romano Prodi, le Portugal par José Manuel Barroso, ancien président de la Commission et ancien premier ministre.
Huit personnalités sont intervenues : le président du Parlement européen Antonio Tajani, le président du Conseil européen Donald Tusk ainsi que M. Jean-Claude Juncker pour la Commission européenne. Puis, “à la demande de sa veuve“, trois hommages ont été rendus par l’ancien premier ministre espagnol Felipe Gonzales, par l’ancien président américain Bill Clinton et par le premier ministre russe Dmitri Medvedev.
M. Macron puis la chancelière allemande Angela Merkel, toute de noir vêtue, ont prononcé les derniers hommages.
La dépouille mortelle de l’ancien chancelier devait ensuite être transportée à Spire, en Allemagne, où il devait être inhumé. Sa veuve à refusé des funérailles nationales.
Le siège du Parlement européen à Strasbourg, symbole de l’Europe réunie, s‘était imposé pour la cérémonie. Le bâtiment en rotonde est situé à la périphérie de la ville et peut être facilement isolé. Le Parlement avait été transformé en forteresse à cause de la menace terroriste et la sécurité des délégations a été assurée avec l’envoi de près de 2.000 policiers et gendarmes en renfort.
Avec agence (AFP)