S’il est un symbole de La Havane, ce sont peut être ses vieilles américaines. Retapées depuis des décennies, elles servent encore au quotidien des cubains. Depuis 2011, une petite entreprise, Nostalgicar, a décidé d’en faire son activité. Elle propose aux touristes un tour de la ville en vieille décapotable et emploie une douzaine de personnes. Parmi ses clients, quelques célébrités comme Madonna ou Beyoncé et Jay-Z. Car l‘île, officiellement toujours communiste, connaît un boum du tourisme en provenance des Etats-Unis. Depuis janvier 300 000 Américains sont venus à Cuba, déjà davantage qu’en 2016. “Je sais que beaucoup d’Américains viennent pour voir ce qui était interdit, ici c‘était comme le fruit défendu. Maintenant c’est un peu plus ouvert, les gens veulent voir ces voitures rétro”, explique un touriste de Baltimore.
Mais en juin Donald Trump a annoncé vouloir revenir sur les accords signés fin 2014 entre La Havane et Washington. Le secteur privé du tourisme, encore balbutiant, pourrait être durement touché. Nidialys Acosta, co-dirige Nostalgicar, pour elle un changement de la politique américaine serait synonyme de faillite.“Nous sommes une entreprise qui grandit, nous voulons aller de l’avant, nous avons des familles qui dépendent de nous, si nous n’arrivons pas à continuer, nos familles, nos amis, la société seront impactés”.