Les premiers meeting électoraux ont eu lieu alors que Carles Puigdemont est en exil et Oriol Junqueras en prison.
Et c'est parti, le coup d'envoi de la campagne électorale a été donné pour les élections du 21 décembre en Catalogne. Des rubans jaunes, posaient sur des chaises vides, symbolisaient les grandes figures en exil du mouvement Junts per Catalunya qui a tenu son premier meeting électoral à Barcelone.
Carles Puigdemont, l'ancien président régional catalan, est intervenu par vidéo conférence, depuis Bruxelles, où il tente d'échapper à la demande d'extradition de Madrid. Il avait un message pour le gouvernement central : "son parti va gagner parce qu'il existe une majorité pro-indépendantiste en Catalogne et elle se reflétera dans les urnes" :
"La manière la plus directe pour eux de comprendre ce que veut dire le 21D est de leur expliquer qu'il s'agit du second tour d'une partie dont on a déjà gagné la première manche 1 à 0. Ou alors pensent-ils que nous ne nous souviendrons pas ? Ils pensent que nous ne nous souvenons pas des violences policières ?"
Dans l'autre camp indépendantiste, ERC, premier meeting également et même absence du leader Oriol Junqueras qui est en prison. Contrairement à 2015, les deux partis se présentent cette fois-ci sur des listes séparées et sans programme commun.
Une situation qui profiterait au parti libéral Ciudadanos, deuxième force politique en Catalogne, même si les anti-indépendantistes se présentent aussi en ordre dispersé.
"Les Catalans nous voient comme une alternative au séparatisme, c'est une campagne très importante. Si ce processus s'achève, une période de tranquillité, d'espoir et de réconciliation s'ouvrira. Dans le cas contraire, nous continuerons de vivre cette situation 4 ans de plus, or la société catalane ne survivra pas à 4 années supplémentaires de divisions", expliquait Albert Rivera, président de Ciudadanos.
L'arbitre de ces législatives atypiques pourrait être Catalunya en comun-Podem, l'alliance de la maire de Barcelone, Ada Colau, et de la gauche radicale Podemos. Une formation qui est opposée à l'indépendance, mais réclame néanmoins un référendum d'autodétermination.
Et notre correspondante Cristina Giner de conclure :
"Cette élection est cruciale pour la Catalogne et l'Espagne, mais aussi pour l'Union européenne. Alors que la campagne commence juste, les sondages donnent les pro-indépendantistes et les constitutionnalistes au coude-à-coude. Les partis vont essayer de creuser l'écart."