Brexit : "Ce ne sera bon pour personne" (économiste à Davos)

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Par Euronews
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Sasha Vakulina, l'envoyée spéciale d'euronews à Davos, a rencontré mardi le ministre portugais de l'Economie et Kenneth Rogoff de l'Université d'Harvard.

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A Davos où s’est ouvert le Forum économique mondial, les dirigeants de la planète sont nettement plus optimistes que les années précédentes. Selon une enquête de PwC, 57% des décideurs s’attendent à une croissance plus forte cette année. C’est aussi le cas des hommes politiques.
L’envoyée spéciale d’euronews à Davos, Sasha Vakulina, a rencontré le ministre portugais de l’Economie Manuel Caldeira Cabral. Elle lui a demandé comment le Portugal avait fait pour accélérer sa croissance depuis la crise de la zone euro et si nous devions nous inquiéter de voir la croissance au Portugal et en Europe de nouveau dérailler.

Manuel Caldeira Cabral, ministre portugais de l‘économie :
“Je pense que le secret de notre réussite a été de passer d’une politique d’austérité à une politique plus modérée mais responsable en terme de réduction de dette et de déficit public. C’est ce qui a permis de dégager des marges pour la croissance. Avec cette politique nous avons créé plus de confiance auprès des citoyens mais aussi plus de confiance auprès des investisseurs. Nous avons eu aussi une croissance importante des investissements…Le meilleur résultat depuis ces 20 dernières années !
Le plus important c‘était la confiance et c’est le changement de politique qui a conduit à cela. Je pense aussi que la croissance qui est revenue au Portugal est en train d‘être redistribuée, et pas seulement au profit des entreprises.
Nous avons constaté un recul important du taux de pauvreté l’an dernier ainsi qu’une croissance de l’emploi
En d’autres termes, nous sommes en train de travailler pour avoir plus de croissance, une meilleure croissance basée sur les exportations et les investissements mais aussi une croissance plus inclusive qui résulte d’un meilleur taux d’emploi, de davantage d’emplois pour les jeunes tout en réduisant la pauvreté, ce qui constitue un objectif important pour notre gouvernement”.

“Concernant l’Europe de demain, si nous ne pensons qu’au Brexit et à ses conséquences financières, cela ne va pas mobiliser les citoyens ni la jeunesse. Par contre, si nous regardons le futur et que nous réaffirmons, qu’en tant que région nous restons ouvert au commerce, engagés dans l’innovation, laq croissance inclusive, je pense alors que nous allons pouvoir rassembler du monde. L’Europe est un projet qui permet de jeter des ponts dans le monde entier.”

Sasha Vakulina a aussi demandé l’avis de Kenneth Rogoff, de l’Université d’Harvard. Lundi, en publiant ses projections économiques assez optimistes, le Fonds monétaire international a aussi adressé une mise en garde concernant les risques qui pèsent sur la croissance mondiale. Qu’est ce qui pourrait mal tourner ?

Kenneth Rogoff, Université d’Harvard :
“Il y a d’abord le cours des actions qui sont très élevées et les taux d’intérêt qui sont très bas, maintenant si vous me demandez ce qui pourrait se détériorer rapidement c’est le fait que l’inflation des taux d’intérêt réels ajustés à la hausse des taux d’intérêt soit plus rapide que prévu.
Le risque pourrait venir d’une crise en Chine qui a fermé les robinets de l’argent facile. Une crise pourrait aussi se produire dans certains pays européens. Même si ça va mieux en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis, ce n’est pas le cas partout.
Peut-être que le Japon et l’Italie auront plus de croissance mais cela ne sera pas suffisant pour rembourser leur dette si les taux d’intérêt augmentent. Dans les pays émergents, la Russie ou le Brésil ont eu des résultats encourageants mais si les taux d’intérêt augmentent je pense que risque d‘être douloureux.”

“Quant au Brexit, ce n’est bon pour personne. La meilleure chose serait vraiment d’avoir un minimum de changement mais les Européens doivent se montrer agressifs parce que sinon quelqu’un pourrait le faire à leur place. Donc je pense que le Brexit risque de mal tourner pour le Royaume-Uni mais ce sera aussi mauvais pour l’Europe. Je pense les Européens seraient bien avisés de ne pas juste penser à punir le Royaume-Uni. Ils devraient aussi essayer surfer sur le rebond de la croissance en étant plus généreux en se projetant dans l’avenir.”

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