Mohammad n'avait que deux mois lorsque la guerre a éclaté dans son pays, en Syrie. Ce petit garçon de sept ans, comme plus d'un million d'autres enfants syriens, n'a jamais rien connu d’autre que les conflits meurtriers et l'exil. Mohammad vit désormais au Liban comme réfugié avec sa famille.
Parce que la vie continue, malgré tout. Mohammad se fait beau pour aller à l’école. Son sourire et son innocence ne reflètent en rien ce que ce petit garçon a vécu. Pourtant, il n’a connu que la guerre, celle qui a éclaté dans son pays l’année de sa naissance, en Syrie, il y a tout juste sept ans.
Et puis il y a eu cette nuit de bombardement, la maison familiale qui s’effondre et cette blessure à la main qui, à première vue, ne semblait pourtant pas très grave.
"Nous n’avons pas pu le transporter assez vite jusqu’à l’hôpital à cause des bombardements et il a été amputé", explique Hussein Ibrahim, le père de Mohammad.
La famille de Mohammad paie alors des passeurs pour s’exiler au Liban où elle vit désormais. Le petit garçon souffre d’une déficience auditive et a été accepté dans une école spécialisée qui aimerait, si elle le pouvait, accueillir encore bien plus de jeunes Syriens.
"Les fonds nous manquent pour accueillir plus d’enfants réfugiés ici. Si nous obtenions de l'aide, nous pourrions accepter encore plus d’enfants syriens", explique Ladys Shawish qui fait partie de l'équipe enseignante.
L’école est gratuite. Elle compte 50 élèves libanais et 20 enfants syriens. Outre des cours d’arabe et d’anglais, elle fournit des appareils auditifs et fait intervenir des psychologues. Mohammed s’y épanouit pleinement.
“J’adore dessiner des papillons”, dit-il.
Comme Mohammed, plus d’un million d’enfants syriens n’ont jamais connu leur pays en paix, selon l'agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Leurs plus profonds souvenirs sont marqués par la guerre et l’exil. La maman de Mohammad veut croire en l’avenir de son fils, parce que, dit-elle, en dépit de tout ce qui lui est arrivé, "sa détermination a toujours été plus forte que ses handicaps".