Le gouvernement britannique fait bloc face aux critiques contre son plan post-Brexit

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Sous le feu des critiques d'entreprises et de parlementaires, jusque dans sa propre majorité, le gouvernement britannique continuait de défendre dimanche sa proposition pour une relation commerciale post-Brexit étroite avec l'UE, respectant la "responsabilité collective" imposée par la Première ministre Theresa May. Après le retrait du Royaume-Uni de l'UE, l'exécutif britannique souhaite mettre en place une zone de libre échange et un nouveau modèle douanier avec les 27, afin de maintenir un commerce "sans friction" avec le continent. Cette proposition, qui a été présentée vendredi et doit encore être négociée avec Bruxelles, a été fermement rejetée dans une lettre ouverte écrite par le fondateur de la marque de boissons Innocent, Richard Reed, et signée par une centaine d'entrepreneurs et dirigeants d'entreprise, dont ceux de Pret, Domino's ou Yo!Sushi (agro-alimentaire), Zoopla (immobilier) ou Net-a-porter (distribution de vêtements). "Le coût, la complexité et la bureaucratie engendrés par la sortie de l'union douanière et l'adoption d'arrangements alternatifs sont la dernière chose dont nos entreprises ont besoin", mettent-ils en garde. "Cela revient à une tentative, par le gouvernement, de lier les mains des entreprises britanniques", déplorent-ils, exigeant le maintien du Royaume-Uni dans l'union douanière de l'UE. Le groupe Philips, qui emploie 1.500 personnes au Royaume-Uni, a lui annoncé étudier une possible fermeture de son usine de Glemsford (sud-est de l'Angleterre). - "Lâcheté" du gouvernement - "Nous estimons que les coûts de nos produits exportés augmenteront de manière significative dans tout scénario qui ne maintiendrait pas l'union douanière" avec l'UE, a justifié le directeur général Frans van Houten. Avant Philips, les groupes Airbus, BMW ou Jaguar ont déjà mis en garde les autorités britanniques ces derniers jours sur les conséquences économiques que pourrait avoir une sortie du marché unique. Plusieurs parlementaires membre du Parti conservateur se sont également montrés très critiques envers la proposition du gouvernement. "Par lâcheté, ce gouvernement ne nous conduit pas dans la bonne direction", a estimé le lord Phillip Lee. "Ceci n'est ni dans l'intérêt de notre population, ni dans celui du pays". "Il y a beaucoup d'interrogations, beaucoup de mécontentement, beaucoup d'inquiétudes", a déploré son collègue Bill Cash sur Sky News. "La question est +est-ce que cela permettra un véritable Brexit?+". Pour le député conservateur Iain Ducan Smith, la proposition gouvernementale ne permet pas de quitter l'union douanière et le marché unique européens, contrairement à la promesse faite par Theresa May de sortir le Royaume-Uni de ces deux plateformes. - Un plan "bidon" - "J'ai peur que le gouvernement en subisse les conséquences aux prochaines élections", a-t-il souligné dans le Sunday Telegraph. Dans l'opposition, le porte-parole de Parti travailliste sur le Brexit, Keir Starmer, a fustigé le plan de Theresa May, qualifié de "bidon". "L'arrangement douanier au cœur de la proposition est basé sur l'idée que vous pouvez distinguer à la frontière les biens qui restent au Royaume-Uni et ceux qui partent vers l'UE", a-t-il expliqué sur la BBC. "C'est infaisable, ce sera un cauchemar bureaucratique". Pour contrer les critiques, Downing Street a organisé au cours du week-end des réunions avec des élus conservateurs pour leur exposer les détails de son projet. Theresa May rencontrera l'ensemble des députés tories lundi soir. Les ministres, eux, ont continué de défendre leur proposition, respectant la consigne d'unité imposée vendredi par la première ministre Theresa May, qui a mis fin à la libre expression des opinions personnelles sur le Brexit des membres du gouvernement. Tandis que Philip Hammond (Finances) et Chris Grayling (Transports) ont signé une tribune dans le Sunday Telegraph, l'eurosceptique Michael Gove, en charge de l'environnement, a estimé sur la BBC que le plan permettait un "équilibre parfait", maintenant le commerce des biens tout en permettant au secteur des services de "diverger". "Je suis réaliste", a-t-il affirmé, interrogé pour savoir si le plan répondait à tous ses espoirs. "En politique, vous ne devez pas faire du mieux l'ennemi du bien".

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