Cambodge: six ans de prison pour un Australien pour "espionnage"

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Un cinéaste australien, accusé d'espionnage pour avoir fait voler un drone au-dessus d'une manifestation d'opposition au Cambodge, a été condamné vendredi à six ans de prison.

"Nous avons décidé de le condamner à six ans de prison pour espionnage et collecte d'informations susceptible d'affecter la sécurité nationale", a déclaré le juge Seng Leang au terme d'un procès de six jours.

Le cinéaste australien était détenu depuis juin 2017 pour avoir fait voler un drone au dessus d'un rassemblement du principal parti d'opposition au Cambodge, où il vit depuis plusieurs années.

Il risquait jusqu'à 10 ans de prison et ses demandes répétées de remise en liberté sous caution ont été refusées.

"C'est incroyable. Pour quel pays espionnerais-je?", s'est écrié James Ricketson à l'énoncé de sa condamnation. Le chef du principal parti d'oppposition, Kem Sokha, est également en prison. Il est accusé d'espionnage pour le compte de Washington.

Le fils de M. Ricketson, Jesse, s'est dit "dévasté", précisant toutefois que la famille "n'abandonnerait pas".

Andrea Giorgetti, directrice de la branche asiatique de l'ONG Fédération internationale des droits de l'Homme, a estimé que la condamnation résulte d'"accusations sans fondement".

Le procès "a mis en lumière tout ce qui ne va pas dans le système judiciaire au Cambodge", a pour sa part affirmé Phil Robertson, directeur adjoint de la division Asie de l'ONG Human Rights Watch.

Selon lui, l'Australien est utilisé comme "bouc émissaire" par le gouvernement cambodgien pour réprimer les opposants politiques.

Quelques mois après l'arrestation de Ricketson, le principal parti d'opposition avait été dissout, dans le cadre d'une répression de l'opposition avant les élections législatives remportées par le parti au pouvoir de Hun Sen.

Plusieurs médias ont également été la cible des autorités.

La ministre australienne des Affaires étrangères, Marise Payne, a précisé que le gouvernement australien "continue de faire bénéficier M. Ricketson d'une assistance consulaire", sans pour autant critiquer la décision de justice car celle-ci découle "d'une procédure judiciaire en vertu du droit cambodgien", selon elle.

Le réalisateur australien de 69 ans a eu droit à un témoin de marque à l'ouverture de son procès en août, son compatriote Peter Weir, plusieurs fois nommé aux Oscars et salué par la critique pour "The Truman Show (1998)" et "Le Cercle des poètes disparus (1989)", étant venu témoigner en sa faveur.

Ce n'est pas la première fois que le cinéaste est confronté à la justice cambodgienne. En 2014, il avait été condamné à deux ans de prison avec sursis car il aurait menacé de diffuser des accusations selon lesquelles une église implantée au Cambodge avait vendu des enfants.

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