Syrie: des rebelles nient tout retrait d'armes lourdes dans le nord

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Les rebelles syriens ont nié dimanche avoir retiré des armes lourdes de la future "zone démilitarisée" prévue dans le nord-ouest de la Syrie, conformément à un accord conclu entre Moscou et Ankara, après une affirmation en ce sens de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'accord, conclu à Sotchi (Russie) le 17 septembre, doit permettre d'éviter une offensive meurtrière du régime sur la province d'Idleb et ses environs, où sont regroupés en masse rebelles et jihadistes, en instaurant notamment une zone tampon.

Dimanche matin, l'OSDH a indiqué que des unités de Faylaq al-Cham, un groupe rebelle, avaient commencé à se retirer, avec leurs armes lourdes --dont des chars et des canons--, du sud de la province d'Alep et de la banlieue ouest de la ville" du même nom, toutes deux situées dans la future "zone démilitarisée".

Mais ce groupe a par la suite nié un tel mouvement. "ll n'y a eu aucun changement au niveau de l'emplacement des armes ou de redéploiement des combattants", a clamé Seif al-Raad, un porte-parole, en notant toutefois que son groupe adhérait à l'accord de Sotchi.

"Il n'y a pas eu de retrait d'armes lourdes d'aucune zone ou front. Nous nions catégoriquement", a également indiqué à l'AFP Naji Moustafa, porte-parole du Front national de libération (FNL), une coalition de groupes rebelles, dont Faylaq al-Cham.

Cette coalition, formée début août à l'instigation de la Turquie, avait favorablement accueilli --mais non sans prudence-- l'accord russo-turc.

A la suite de ces démentis des insurgés, l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de correspondants dans le pays en guerre, a lui maintenu son annonce, en assurant que des armes avaient bel et bien été retirées.

- Date butoir: 15 octobre -

Ces retraits d'armes ont eu lieu dans plusieurs localités, dont "Khalsa, Rachidine et Al-Mansoura", a précisé son directeur, Rami Abdel Rahmane.

L'accord de Sotchi prévoit la création, d'ici au 15 octobre, d'une "zone démilitarisée" de 15 à 20 km de large, sous contrôle de la Russie et de la Turquie.

Cette zone doit servir de tampon entre les territoires tenus par le régime syrien et ceux acquis aux insurgés. Elle concerne la province d'Idleb et des secteurs des régions voisines d'Alep, de Hama et de Lattaquié, qui constituent ensemble le dernier bastion insurgé dans la Syrie en guerre.

Selon les termes de l'accord, toutes les armes lourdes des groupes rebelles et jihadistes doivent être évacuées d'ici le 10 octobre de la future "zone démilitarisée", tandis que les combattants jihadistes ont jusqu'à la mi-octobre pour quitter la zone.

La partie est loin d'être gagnée: samedi, Jaich al-Ezza, un groupe rebelle actif dans le nord de la province de Hama, a dit rejeter l'accord, tout comme l'avait déjà fait le groupuscule jihadiste Houras al-Din, lié à Al-Qaïda.

Le principal groupe jihadiste, Hayat Tahrir al-Cham (HTS), qui domine plus de la moitié de la région d'Idleb, ne s'est pas encore prononcé.

Des concertations intenses sont en cours dimanche au sein du groupe afin de prendre une décision définitive sur l'accord, d'après l'Observatoire.

- Parts égales -

Parmi les groupes réfractaires à l'accord, Jaich al-Ezza l'a jugé en l'état trop favorable au régime. Il "grignote les zones libérées (rebelles, ndlr) et +renfloue+ Bachar al-Assad", a dit à l'AFP son principal responsable, Jamil al-Saleh.

Sur Twitter, son groupe a exigé que la zone démilitarisée soit située à parts égales sur les territoires contrôlés par le régime et ceux sous domination insurgée.

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Le refus de Jaich al-Ezza de se conformer à l'accord a été suivi samedi soir par des échanges d'obus et de tirs à l'artillerie lourde entre les combattants du groupe rebelle et les forces du régime dans le nord de le province de Hama.

Des affrontements ont lieu simultanément dans le nord-est de la province de Lattaquié, voisine d'Idleb, entre des groupes jihadistes et les forces loyalistes.

Selon l'OSDH, qui n'a pas fait état de victimes, ces combats se poursuivaient dimanche dans ces deux zones.

La province d'Idleb et les zones avoisinantes sont depuis des semaines dans le viseur du régime qui, avec l'appui militaire crucial de Moscou, a déjà réussi à consolider son emprise sur près des deux-tiers du pays, multipliant les victoires face aux rebelles et aux jihadistes.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie par le régime de Bachar al-Assad, le conflit syrien s'est complexifié au fur et à mesure des années. Il a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

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