Attentat déjoué : Téhéran appelle à lever un "malentendu" avec Paris

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L'Iran a appelé mardi à des discussions avec la France afin de lever ce qu'il estime être un "malentendu" et une "erreur" après la mise en cause par les autorités françaises du gouvernement iranien dans un attentat déjoué près de Paris.

"S'il y a un malentendu (...) à propos d'une chose qui n'existe pas, qu'il s'agisse d'une conspiration ourdie par d'autres ou d'une erreur, nous pouvons nous asseoir et en parler", a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères iranien, Bahram Ghassemi, dans un entretien accordé à l'AFP à Téhéran.

"La seule façon de faire, c'est la voie de la diplomatie, nous n'en connaissons pas d'autres", a-t-il ajouté.

Paris a annoncé mardi le gel d'avoirs de deux personnes - dont un diplomate iranien arrêté en Allemagne - ainsi que d'une entité du ministère du Renseignement iranien, les accusant d'être derrière une tentative d'attentat que les autorités françaises disent avoir déjouée en juin.

Selon Paris, le projet visait un rassemblement des Moudjahidine du peuple - mouvement d'opposition considéré par Téhéran comme "terroriste" - fin juin à Villepinte, près de Paris.

Une source diplomatique française a aussi accusé la "direction des opérations du ministère du Renseignement (iranien, d'avoir) commandité" l'attentat déjoué.

"Je démens avec véhémence" toutes ces accusations, "complètement et énergiquement", a déclaré M. Ghassemi.

Depuis le début de cette affaire, l'Iran clame qu'il s'agit d'un complot contre la République islamique ne reposant sur aucune preuve solide.

- "Manœuvres sournoises" -

Dès le 2 juillet, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, avait vu dans ce dossier un "stratagème" visant à nuire à l'Iran au moment où Téhéran cherche à obtenir des Européens des garanties lui permettant de continuer d'appliquer l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015, après la dénonciation unilatérale de ce texte par les États-Unis en mai.

"Quand la base du raisonnement est fausse et qu'il n'y a rien d'autre qu'une allégation, il est totalement inutile et vain de fonder d'autres hypothèses sur cette affirmation", a déclaré M. Ghassemi. "On ne peut pas accuser le ministère du Renseignement au quiconque travaillant pour lui d'être impliqué dans quelque chose qui n'est pas confirmé".

M. Ghassemi voit dans l'affaire de Villepinte, comme dans le récent incendie du consulat iranien à Bassora, dans le sud de l'Irak, la preuve d'un "complots" fomentés contre la République islamique afin de "saboter" ses relations avec ses voisins ou certains de ses partenaires diplomatiques.

"Nous voyons que certaines sphères n'apprécient pas notre relation avec les Européens, ni que l'Iran reste dans l'accord nucléaire et continue sa coopération économique avec" l'Union européenne, a estimé le porte-parole iranien.

Washington "cherche à semer la discorde entre l'Iran et l'UE, ou même entre nous et nos voisins", a-t-il ajouté, appelant "le gouvernement français, avec qui nous avons une relation importante et de longue date dans tous les domaines, notamment la culture, l'éducation, l'économie, et même la politique", à "être vigilant et à ne pas permettre que des manœuvres sournoises de ce genre affectent les bonnes relations que l'Iran entretient avec France et les autres pays européens".

Depuis l'été, et le départ de leurs ambassadeurs respectifs, la France et l'Iran entretiennent des relations diplomatiques au niveau des chargés d'affaires.

"J'espère que les choses iront dans le sens d'un relèvement de nos relations au niveau des ambassadeurs", a déclaré M. Ghassemi, notant "le droit" du gouvernement français à "choisir la personne qu'il juge apte à travailler ici avec les autorités iraniennes".

M. Ghassemi est aussi revenu sur la question des missiles iraniens, au lendemain de leur utilisation contre des cibles jihadistes dans l'est de la Syrie, alors que Paris continue de juger menaçantes les activités balistiques de la République islamique.

"Il est nécessaire de rappeler que le programme de missiles iranien est défensif, et non offensif", a-t-il dit, "les dépenses militaires de l'Iran par rapport à ses voisins comme l'Arabie saoudite ou les Émirats [arabes unis] sont très faibles".

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