Israël: ouverture du procès de Sara Netanyahu pour des frais de bouche

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Sara Netanyahu, l'épouse du Premier ministre israélien, a comparu dimanche devant un tribunal israélien, accusée d'avoir fait passer pour plus de 80.000 euros de repas aux frais du contribuable, alors que la résidence officielle disposait d'un cuisinier.

Ce procès est le dernier rebondissement dans la série d'affaires de corruption présumée visant le couple Netanyahu, que les intéressés rejettent comme une tentative "absurde" de les discréditer.

Souriant à ses avocats, Sara Netanyahu a assisté dimanche à la première audience du procès au tribunal de première instance de Jérusalem qui devait déterminer si l'affaire sera supervisée par trois juges au lieu d'un seul, en raison de la "sensibilité publique" du dossier.

L'un de ses avocats, Yossi Cohen, a estimé que l'introduction de ce panel de juges servait à transformer une simple affaire en "un drame compliqué". Le juge tranchera sur ce point par écrit.

Le procès, qui avait déjà été reporté en juillet, a été ajourné au 13 novembre. La présence de Mme Netanyahu ne sera pas requise lors de la prochaine audience.

Le juge a invité les avocats à "voir s'ils peuvent parvenir à un accord entre eux", laissant la porte ouverte à une négociation en lieu et place d'un procès qui devrait durer des mois.

- "Poursuites délirantes" -

La mise en cause de Mme Netanyahu ne semble pas de nature à avoir un effet politique immédiat sur son mari, Benjamin Netanyahu, étranger au dossier. Mais le Premier ministre étant mis en cause dans d'autres affaires, les spéculations vont bon train sur l'intérêt qu'il trouverait à provoquer des législatives anticipées avant l'échéance prévue de novembre 2019.

Mise en examen pour "fraude" et "abus de confiance" présumés, Mme Netanyahu, 60 ans en novembre, est soupçonnée d'avoir commandé entre septembre 2010 et mars 2013, pour elle-même, les membres de sa famille et des invités, des centaines de repas pour "plus de 350.000 shekels" (83.000 euros), selon l'accusation.

La justice lui reproche d'avoir menti en invoquant l'absence de cuisinier à la résidence du Premier ministre pour faire livrer des repas de différents restaurants de Jérusalem.

Ezra Saidoff, ex-directeur général adjoint au bureau du Premier ministre, est lui aussi mis en examen.

Selon les médias israéliens citant l'acte d'accusation, il aurait agi de concert avec Mme Netanyahu pour créer l'impression qu'aucun cuisinier n'était employé à la résidence.

Les avocats de Mme Netanyahu affirment que les plats ont été commandés "contre sa volonté".

"Pour la première fois dans l'histoire, des accusations sont portées contre l'épouse d'un dirigeant à propos de nouilles et autres plats à emporter (commandés) il y a six ou sept ans", ont-ils dénoncé dimanche.

Lors de son inculpation, ils avaient qualifié les poursuites d'"absurdes et délirantes".

Cette affaire braque à nouveau les projecteurs sur cette femme réputée influente auprès de Benjamin Netanyahu.

Les détracteurs du couple se gaussent depuis des mois des affaires de la résidence, où il a été question non seulement de plats commandés, mais aussi de meubles de jardin achetés avec des fonds publics, de détournement du revenu de bouteilles consignées et de maltraitance du personnel.

Les médias ont déjà suivi avec avidité la bataille devant les tribunaux entre Mme Netanyahu et un ancien homme de confiance de la résidence, Meni Naftali, qui l'avait accusée de comportement tyrannique. Il avait obtenu quelque 40.000 euros en 2016 pour mauvais traitements.

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Les Netanyahu ont dénoncé une campagne de calomnie.

- Corruption présumée -

Au-delà des atteintes à son image, l'affaire des frais de bouche paraît moins lourde de risques pour M. Netanyahu que les dossiers de corruption présumée qui, depuis des mois, le visent directement.

En février, la police a recommandé son inculpation dans deux enquêtes touchant l'une à des cadeaux qu'il aurait indûment reçus de riches personnalités, l'autre à un accord secret qu'il aurait tenté de conclure avec un quotidien populaire pour une couverture favorable.

Il a de nouveau été entendu par la police vendredi à Jérusalem pendant plusieurs heures. Selon les médias, il était interrogé pour la 12e fois en tant que suspect.

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Une autre enquête a été ouverte dans l'affaire Bezeq, principal groupe de télécommunications israélien. La police cherche à savoir si le couple Netanyahu a tenté de s'assurer une couverture propice de la part du site d'informations Walla en contrepartie de faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des centaines de millions de dollars à Bezeq.

Le principal actionnaire du groupe, Shaul Elovitch, et six autres personnes dont deux proches collaborateurs de M. Netanyahu, ont été arrêtés en février dans cette affaire.

Malgré ces enquêtes, M. Netanyahu reste en bonne position dans les sondages et pourrait, après 12 ans au pouvoir -en deux fois- battre le record de longévité de l'historique David Ben Gourion.

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