La barrière migratoire de Ceuta

La barrière migratoire de Ceuta
Tous droits réservés REUTERS/Jon Nazca
Par Ana LAZARO
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Pour réduire les arrivées de migrants l'Espagne a érigé depuis plusieurs années une barrière autour de l'enclave de Ceuta. Derrière l’obstacle se cache aussi une négociation politique entre l’UE et le Maroc.

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C'est une double barrière longue de 8 km et de 6 m de haut qui entoure Ceuta, une enclave espagnole en territoire marocain. Son objectif est d'empêcher l'arrivée de migrants. Cette clôture, construite il y a 18 ans, a été renforcée et elle est désormais équipée des plus récentes technologies "avec un système de capteur extérieur qui est connecté à une salle de contrôle d'où nous pouvons détecter n'importe quelle tentative d'intrusion", souligne le porte-parole de la garde civile Alfonso Cruzado.

Les migrants qui parviennent tout de même à franchir l’obstacle sont accueillis dans un centre, débordé par les demandeurs d’asile. "En fait il y a 512 places et nous comptons aujourd'hui 890 occupants. Cette surpopulation nous impose de travailler autrement avec les migrants", explique le directeur de l’établissement, José Manuel Duran Alguacil.

L'Espagne a conclu des accords de réadmission avec cinq pays africain, dont le Maroc. Madrid et Rabat coopèrent aussi pour surveiller cette frontière. Mais cette collaboration a un prix, et pour les ONG le coût est politiquement élevé. Les autorités marocaines obtiennent "des faveurs et beaucoup d'argent de l'Union européenne" dénonce Paula Domingo Domingo, assistante sociale pour Asociacion Elin. "Quand il veut obtenir quelque chose, le Maroc ouvre ses frontières", résume-t-elle. Les autorités marocaines demandent 130 millions d'euros à l'Union européenne pour réduire les arrivées de migrants. Dans ce dossier Rabat peut compter sur le soutien de Madrid.

Journaliste • Grégoire Lory

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