A Moscou, Bolton défend le retrait américain d'un traité nucléaire

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Le conseiller de la Maison Blanche à la Sécurité nationale, John Bolton, a défendu mardi le retrait annoncé des Etats-Unis d'un traité majeur sur les armes nucléaires, à l'issue de plusieurs rencontres de haut niveau à Moscou.

Le président Donald Trump a annoncé samedi sa décision de retirer son pays du traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire INF (Intermediate Nuclear Forces Treaty), conclu avec la Russie pendant la Guerre froide.

A l'issue d'une série de pourparlers "très complets et productifs", dont une rencontre d'une heure et demi avec le président russe Vladimir Poutine, M. Bolton a justifié cette décision en qualifiant le texte de "traité bilatéral de la Guerre froide dans un monde multipolaire".

Le conseiller américain a ainsi visé la Corée du nord et aussi la Chine, dont "entre un tiers et la moitié des missiles seraient concernés par l'INF si elle en faisait partie".

Les Etats-Unis accusent également la Russie de violer "depuis de nombreuses années" le traité, ce qu'elle dément.

Signé en 1987 par le dernier dirigeant de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev et le président américain de l'époque Ronald Reagan, le traité INF abolit l'usage de toute une série de missiles d'une portée allant de 500 à 5.500 km.

"Le traité est ignoré par les autres pays. Vu comme cela, un seul pays est contraint par l'INF et ce sont les Etats-Unis", a poursuivi M. Bolton, assurant qu'un retrait américain n'aurait pas de graves conséquences sur le système de sécurité mondiale, de même que le retrait en 2001 de Washington du traité ABM sur les missiles antibalistiques n'en a pas eu, selon lui.

Les réactions internationales ont été unanimes pour appeler les Etats-Unis à ne pas abandonner le traité INF : l'Union européenne a estimé lundi que Washington et Moscou "doivent poursuivre un dialogue constructif pour préserver ce traité", l'estimant "crucial pour l'UE et la sécurité mondiale", alors que Pékin a appelé les Etats-Unis à "y réfléchir à deux fois".

- Ingérence -

John Bolton, connu pour ses positions très fermes en matière de politique étrangère, a rencontré lundi et mardi plusieurs hauts responsables russes dont le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou et le secrétaire du Conseil russe de Sécurité nationale, Nikolaï Patrouchev.

Selon M. Bolton, ces entretiens ont notamment porté sur une future rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Paris en marge des commémorations de la fin de la Première guerre mondiale le 11 novembre, sur la Syrie, sur les accusations d'ingérence russe dans les élections aux Etats-Unis et sur le contrôle des armements.

"Nous avons abordé nos inquiétudes persistantes concernant l'ingérence russe dans les élections et pourquoi cela était dommageable pour les relations russo-américaines", a-t-il affirmé, ajoutant que Washington "surveillait les ingérences potentielles" dans les élections de mi-mandat en novembre.

Selon M. Bolton, il est toutefois "impossible que le résultat (de l'élection présidentielle de 2016) ait pu être impacté" par l'ingérence russe présumée dans le scrutin. "Si vous voulez parler d'effort d'influence massif, regardez ce que fait la Chine. Cela fait passer la Russie pour un joueur de second rang", a-t-il lancé.

- "Dialogue direct" -

M. Poutine a appelé au début de sa rencontre avec M. Bolton à "poursuivre un dialogue direct" et à "chercher des points de convergence" entre la Russie et les Etats-Unis.

Donald Trump et Vladimir Poutine s'étaient rencontrés pour leur premier sommet bilatéral à Helsinki en juillet. A son issue, le président américain avait été très critiqué dans son pays pour s'être montré trop conciliant avec son homologue russe.

Sur la Syrie, le conseiller américain a affirmé vouloir "éviter une catastrophe humanitaire à Idleb", dernier grand bastion rebelle dans le pays, sous la menace d'une offensive du régime de Damas soutenu militairement par la Russie.

Un haut diplomate américain avait estimé la semaine dernière que l'accord négocié par Moscou et Ankara pour une zone tampon à Idleb était un "pas majeur" pour le "gel" du conflit et la reprise des négociations politiques.

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"Nous avons convenu que le dialogue russo-américain concernant la lutte contre le terrorisme (...) reprendrait en décembre", a également déclaré M. Bolton, ajoutant que la date exacte sera annoncée plus tard.

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