Italie: Moscovici hausse le ton avec la Ligue

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Il avait évoqué des "petits Mussolini", avoué "sa peur" face à la montée des populismes: Pierre Moscovici est allé plus loin vendredi en traitant de "fasciste" l'eurodéputé de la Ligue qui avait piétiné ses notes à Strasbourg.

Le bras de fer entre la Commission européenne et le gouvernement italien, dont le projet de budget pour 2019 ne respecte pas ses engagements européens, a tourné à l'escalade dans les échanges entre M. Moscovici et la Ligue, le parti d'extrême-droite de Matteo Salvini.

L'eurodéputé Angelo Ciocca avait déclenché les hostilités mardi à Strasbourg, au terme de la conférence de presse où M. Moscovici avait officiellement rejeté le projet de budget italien, le jugeant "hors des clous".

M. Ciocca a rejoint la tribune de presse et a pris les notes du commissaire sur la table. Il a alors enlevé une chaussure, qu'il a appliquée sur les feuilles subtilisées, sous l'oeil incrédule du commissaire français.

D'abord surpris, M. Moscovici s'est limité à dénoncer un geste "grotesque", mais il est revenu à la charge dès le lendemain sur Twitter, alimentant la polémique en Italie, où il est la cible de virulentes attaques des partisans du gouvernement.

"Au début on sourit et on banalise parce que c'est ridicule, puis on s'habitue à une sourde violence symbolique, et un jour on se réveille avec le fascisme. Restons vigilants ! La démocratie est un trésor fragile", a-t-il écrit.

Sur CNews vendredi, l'ex-ministre français des Finances, de 2012 à 2014, est allé plus loin, n'hésitant plus à utiliser le terme de "fasciste" pour qualifier l'eurodéputé.

"C'est un crétin, un provocateur, un fasciste. Son geste est grotesque", a-t-il affirmé.

"Quand on commence à manier la violence à l'encontre des institutions, quand on commence à piétiner les règles, y compris avec des chaussures, on a une espèce de dérive lente vers ce que l'on appelle la démocratie illibérale, c'est-à dire le non respect de la liberté de la presse, la liberté de la justice et des institutions politiques", a-t-il estimé.

"C'est vraiment la politique que je déteste et c'est des gens que je combattrai jusqu'à mon dernier souffle", a promis M. Moscovici, rappelant que M. Salvini, le patron de la Ligue, s'était démarqué de la provocation de l'eurodéputé.

"On ne change pas l'Europe avec des provocations", a déclaré M. Salvini à propos du geste de M. Ciocca.

- "Ne pas provoquer de crise"

Suite aux déclarations de M. Moscovici, Marine Le Pen est venue à la rescousse de ses alliés italiens.

"C'est très vieux monde", a affirmé la présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN) sur Europe 1. "Dès que quelqu'un n'est pas d'accord avec vous, il se fait traiter de fasciste", a-t-elle dit, rappelant que le déficit français avait atteint "4,3%" lorsque le commissaire était à Bercy.

"Alors quand il vient donner des leçons à l'Italie (...) on peut se permettre de traiter cette information avec ironie", a-t-elle déclaré.

Le commissaire européen a rejeté mardi le budget italien et demandé au gouvernement de la coalition populiste de lui présenter un budget révisé sous trois semaines.

Sur CNews, il s'est montré beaucoup plus diplomate lorsqu'il s'est exprimé sur les discussions en cours avec le ministre italien de l'Economie, Giovanni Tria, parlant de "dialogue".

"Le rôle de la Commission n'est pas de créer des crises. C'est de les éviter, a-t-il assuré. "Nous ferons tout pour éviter les risques."

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La veille, le ministre italien se trouvait à Paris à l'occasion du dixième dîner international de l'Assurance à Paris. Il a lui aussi parlé de "dialogue", reconnaissant toutefois que son gouvernement avait prévu le rejet du budget par Bruxelles.

M. Tria s'est voulu rassurant sur les intentions de l'Italie, assurant qu'elles ne constituaient "pas un problème" pour l'UE, mais sans annoncer la moindre concession.

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