En visite à la synagogue de Pittsburgh, Trump conspué par des manifestants

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Venu mardi se recueillir dans la synagogue de Pittsburgh, où un tireur antisémite a abattu onze fidèles, Donald Trump a été accueilli par des manifestants qui se sont opposés à sa visite en l'accusant d'attiser la haine.

"Les mensonges de Trump tuent": plus de 1.500 personnes, de tous âges et confessions, ont appelé le président américain à renoncer à ses diatribes incendiaires lors d'une manifestation inédite dans un contexte aussi tragique.

Donald Trump est arrivé accompagné de son épouse Melania, de sa fille Ivanka -convertie au judaïsme- et de son gendre Jared Kushner, qui portait une kippa.

Dans la synagogue endeuillée Tree of Life ("arbre de vie"), et alors qu'on pouvait entendre les manifestants scander "Les mots comptent", Donald Trump a allumé une bougie pour chacune des onze victimes de l'attaque antisémite la plus meurtrière jamais perpétrée aux Etats-Unis.

Dès samedi, le locataire de la Maison Blanche avait vivement condamné la tuerie et a appelé à éradiquer "le poison de l'antisémitisme". Mais plusieurs voix lui ont reproché de désinhiber l'extrême droite avec ses discours enflammés.

Une organisatrice de la manifestation lui a adressé ce message: "la violence de samedi est une conséquence directe de votre influence. Président Trump, vous n'êtes pas le bienvenu à Pittsburgh tant que vous n'aurez pas renoncé au nationalisme blanc".

"Je ne peux pas savoir ce que le président pense (...), mais je connais ses mots", a dit l'un des manifestants, Gabriel McMorland, 36 ans. Et "ils s'alignent de tellement près sur les mots des terroristes nationalistes blancs et sur les théories du complot racistes de droite", a-t-il ajouté.

Le maire démocrate de Pittsburgh, Bill Peduto, avait pour sa part conseillé au président de reporter sa visite pour laisser aux familles des victimes le temps d'enterrer leurs morts.

Mais M. Trump, selon la porte-parole de l'exécutif Sarah Sanders, voulait venir "faire preuve de respect au nom du pays entier". "Le président a été très ému" par sa visite, a-t-elle ajouté.

- "Deux êtres merveilleux" -

Mardi, Pittsburgh a commencé à faire ses adieux aux victimes.

Unis dans la mort, comme ils l'étaient dans la vie, les frères Cecil et David Rosenthal, 59 et 54 ans, ont été enterrés ensemble trois jours après avoir été abattus par Robert Bowers.

Des centaines de personnes ont suivi leurs funérailles dans la synagogue Rodef Shalom, à environ cinq minutes en voiture des lieux du crime.

"C'était tragique, triste et un superbe hommage à deux êtres merveilleux, aimants et innocents", a déclaré à l'AFP le prêtre catholique Paul Taylor à l'issue de la cérémonie, fermée à la presse.

Les deux frères vivaient ensemble dans un foyer pour adultes ayant des déficiences intellectuelles. Comme eux, la plupart des victimes de Robert Bowers étaient des personnes vulnérables. La plus âgée, Rose Mallinger, avait 97 ans.

Selon la presse locale, les funérailles du médecin Jerry Rabinowitz, 66 ans, et de Daniel Stein, 71 ans, ont également été célébrées mardi dans la plus stricte intimité.

- "Triste et en colère" -

Leur meurtrier Robert Bowers, 46 ans, qui a également fait six blessés, a été arrêté après des échanges de tirs avec les policiers. Inculpé de 29 chefs d'accusation, il encourt la peine de mort.

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"Je voulais juste tuer des Juifs", a-t-il expliqué après son arrestation, en accusant les Juifs d'être responsables d'un "génocide" des Blancs selon une rhétorique chère à l'extrême droite.

Pour les détracteurs de Donald Trump, ce type de discours s'est banalisé depuis son accession à la présidence.

S'il mène une politique clairement pro-israélienne, le magnat de l'immobilier a parfois semblé ménager les suprémacistes blancs. Et il s'en prend souvent à des personnalités juives comme George Soros en utilisant les termes de l'extrême droite.

Venue rendre hommage aux frères Rosenthal avec son époux, Joanna Izenson a confié à l'AFP être à la fois "très triste et en colère". "Il y a toujours eu de l'antisémitisme mais on n'a pas toujours eu un président qui ne faisait rien contre", a-t-elle déclaré.

Malgré les appels à l'apaisement, M. Trump n'a pas changé de ton à quelques jours d'élections législatives cruciales pour la suite de son mandat. Lundi il évoquait encore une "invasion" de migrants ou des médias "ennemis du peuple".

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