Marée de drapeaux à Varsovie pour les 100 ans de l'indépendance

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Une marée de drapeaux rouge et blanc a envahi dimanche les rues de Varsovie lors des cérémonies du centenaire de l'indépendance de la Pologne, célébré sous haute surveillance policière en raison de la participation marquée de l'extrême droite.

Aux douze coups de midi, toutes affaires cessantes, les Polonais ont entonné l'hymne national, dans un rare moment d'unité nationale, alors que la Pologne est profondément divisée.

La marche a réuni quelque deux cents mille personnes, selon les estimations du ministère de l'Intérieur, avec en tête du cortège le président Andrzej Duda, le Premier ministre Mateusz Morawiecki et le dirigeant du parti conservateur au pouvoir Jaroslaw Kaczynski.

Une immense foule a suivi, sous l'épaisse fumée rouge et blanche des pétards et d'autres engins fumigènes lancés par des groupuscules d'extrême droite très présents, dont le Camp National Radical (ONR).

Ceux-ci avaient à l'origine organisé la marche, avant que celle-ci ne soit reprise à son compte par le gouvernement conservateur, qu'une polémique acerbe oppose à l'opposition centriste - et à la Commission européenne - à propos, notamment, de réformes judiciaires controversées.

La plupart des participants interrogés par l'AFP expliquaient leur présence par le désir de manifester leur patriotisme et leur attachement à l'indépendance, que la Pologne avait retrouvée le 11 novembre 1918 après 123 ans de partage entre la Russie tsariste, la Prusse et l'Empire austro-hongrois, rejetant toute affiliation avec l'extrême droite.

"Je suis fier d'être Polonais et je veux le manifester. On s'est toujours chamaillé entre Polonais mais en cette journée il faudrait qu'on soit tous ensemble. C'est bien que le président ait organisé cette marche pour tous", a expliqué Mariusz, 35 ans, venu exprès de Grande-Bretagne où il travaille.

Le président américain Donald Trump a félicité la Pologne, "un grand pays", dans un tweet. Mais aucune délégation européenne de haut niveau n'a participé à l'événement, qui coïncidait avec la commémoration à Paris du centième anniversaire de l'armistice de la Première guerre mondiale, soulignant l'isolement dans lequel se trouve Varsovie à l'égard de ses partenaires d'Europe de l'Ouest.

L'extrême droite polonaise avait reçu le soutien de groupes étrangers, venus notamment d'Italie et des Pays-Bas.

"Nous sommes une cinquantaine et nous sommes venus parce que nous partageons les mêmes valeurs, la religion catholique et les valeurs nationales", a déclaré à l'AFP Salvatore Ferrara, un responsable du groupe néofasciste italien Forza Nuova.

Contrairement à ce qui s'était passé le 11 novembre 2017 lors d'une précédente marche qui avait fait scandale, les mouvements extrémistes n'ont pas lancé de slogans racistes ou antisémites.

"Je suis venu de Gdynia pour dire à tous ces gauchistes de Varsovie que la Pologne, ce n'est pas eux, c'est nous", a déclaré à l'AFP Andrzej, un sexagénaire arborant la tunique rouge des Chevaliers du Christ-Roi, une association religieuse conservatrice.

De jeunes manifestants en anorak noir exprimaient le même sentiment par un slogan rimé: "Prends la faucille, prends le marteau, cogne sur les rouges gauchos".

Avant de donner le départ, le président Andrzej Duda a souhaité "une marche commune, une marche pour tous, lors de laquelle chacun se sent bien et marche pour la Pologne".

Un autre appel à l'entente nationale a été lancé au début de la journée par le président du Conseil européen Donald Tusk, ancien Premier ministre polonais, considéré aujourd'hui comme un candidat possible à la présidentielle polonaise en 2020 et perçu comme un adversaire politique par les conservateurs au pouvoir.

M. Tusk, seule personnalité venue de l'étranger, a pris la parole après avoir fleuri le monument au maréchal Jozef Pilsudski, père de l'indépendance polonaise en 1918.

"Je sais qu'au quotidien nous nous disputons entre nous à propos de la forme de la République, de l'avenir de notre Etat, et je sais que parfois (nous nous disputons) trop fort. Pologne, pardonne-nous", a-t-il dit, acclamé par un bon millier de sympathisants, dont plusieurs anciens ministres libéraux et le nouveau maire de Varsovie Rafal Trzaskowski.

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