Crise au Sri Lanka : la Cour suprême annule la dissolution du Parlement

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La Cour suprême du Sri Lanka a annulé mardi la dissolution du Parlement, un revers pour le président Maithripala Sirisena qui voulait des élections anticipées pour obtenir une majorité et avaliser la nomination controversée d'un nouveau Premier ministre.

Il s'agit d'un nouveau rebondissement dans la crise politique que traverse cette île d'Asie du Sud, théâtre d'une féroce bataille pour le contrôle du gouvernement.

La Cour a prononcé son jugement dans un tribunal bondé et gardé par des centaines de policiers et commandos armés, par crainte de troubles.

La plus haute instance judiciaire de ce pays de 21 millions d'habitants à majorité bouddhiste a également ordonné à la commission électorale de cesser les préparatifs des élections anticipées, qui avaient été convoquées pour début janvier.

Le Sri Lanka connaît une confrontation à la tête de l'État depuis le 26 octobre après le limogeage litigieux du chef de gouvernement Ranil Wickremesinghe, et son remplacement par l'ex-homme fort de l'île (2005-2015) Mahinda Rajapakse. M. Wickremesinghe dénonce son renvoi comme inconstitutionnel et s'accroche au pouvoir.

N'ayant pas la majorité parlementaire pour confirmer son candidat controversé aux fonctions de Premier ministre, le chef de l'État Sirisena avait prononcé vendredi la dissolution du Parlement, suspendu depuis deux semaines.

La décision de la Cour suprême signifie que les 225 députés pourront vraisemblablement procéder à un vote de confiance pour départager les deux camps, conformément aux appels de la communauté internationale depuis le début de la crise.

"J'irai au Parlement demain et nous montrerons qui est le gouvernement légitime du Sri Lanka", a déclaré à la presse Ranil Wickremesinghe dans la résidence officielle du Premier ministre, où il est retranché malgré les menaces d'expulsion manu militari.

- Vote de confiance -

Sitôt le jugement rendu, le président du Parlement a décrété la convocation mercredi des députés, pour la première fois depuis le renvoi de Ranil Wickremesinghe. L'opposition soutenait que le président n'avait pas les prérogatives constitutionnelles pour procéder à cette dissolution.

"C'est une victoire pour le peuple et une victoire pour la politique décente dans ce pays", a lancé M. Wickremesinghe. Le camp Sirisena-Rajapakse n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

Le United National Party (UNP), formation de M. Wickremesinghe, accusait l'autre camp de vouloir laisser le Parlement fermé le plus longtemps possible pour avoir le temps d'organiser des défections dans les rangs des députés adverses.

Les marchandages politiques ont fait rage en coulisses pour obtenir le ralliement d'élus. Plusieurs alliés du chef de gouvernement évincé ont dit s'être vu offrir des millions de dollars et un portefeuille ministériel pour retourner leur veste.

Malgré cela, le parti du président Sirisena avait fini par reconnaître la semaine dernière ne pas disposer d'un nombre suffisant de députés pour confirmer M. Rajapakse, 72 ans.

Bête noire des défenseurs des droits de l'homme, Mahinda Rajapakse a dirigé le Sri Lanka d'une main de fer lors de ses deux mandats présidentiels de 2005 à 2015. Il a mis notamment fin en 2009 à quatre décennies de guerre civile en écrasant la rébellion de la minorité tamoule, au prix d'un bain de sang.

Évincé lors d'élections en 2015, ce proche de Pékin durant sa décennie au pouvoir est revenu sur le devant de la scène à la surprise générale avec sa nomination contestée au poste de Premier ministre.

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