Macédoine: Gruevski a utilisé une voiture diplomatique hongroise pour fuir selon la police albanaise

Macédoine: Gruevski a utilisé une voiture diplomatique hongroise pour fuir selon la police albanaise
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

L'ex-Premier ministre macédonien Nikola Gruevski, qui a fui son pays pour éviter la prison, a utilisé une voiture diplomatique hongroise, a annoncé jeudi la police de l'Albanie, pays par lequel il est passé.

Nikola "Gruevski est sorti le 11 novembre 2018 vers 19H11 du territoire de l'Albanie par le poste-frontière de Hani i Hotit, pour passer au Monténégro", selon un communiqué du porte-parole de la police albanaise diffusé aux médias à Tirana.

Celui qui a dirigé la Macédoine de 2006 à 2016, était passager d'une "voiture de l'ambassade hongroise à Tirana, immatriculée CD 1013A", poursuit la police.

Recherché par la justice macédonienne pour purger une peine de prison pour abus de pouvoir, Viktor Gruevski a fui en Hongrie, pays de l'Union européenne, où il a demandé l'asile.

Le chef du gouvernement hongrois Viktor Orban s'était par le passé affiché en allié de Nikola Gruevski. En 2017 notamment, le Hongrois avait apporté son soutien à la campagne pour les municipales du Macédonien.

Les deux hommes se sont aussi distingués par une rhétorique hostile au milliardaire américain d'origine hongroise George Soros, bouc émissaire des nationalistes pour son soutien supposé à l'immigration.

Le gouvernement hongrois a assuré qu'il examinerait cette demande d'asile "d'un point de vue uniquement juridique".

Un porte-parole du parti de M. Orban, le Fidesz, a toutefois jugé mercredi que M. Gruevski était "persécuté et menacé par un gouvernement de gauche, qui a manifestement le soutien de George Soros".

Les commentaires ironiques ont fusé sur les réseaux sociaux, soulignant que Viktor Orban est à présent mis au défi d'appliquer ses propres règles, extrêmement restrictives, sur le droit d'asile.

Le Premier ministre macédonien social-démocrate, Zoran Zaev, avait exhorté mercredi la Hongrie à ne pas fournir "un refuge aux criminels" et à "respecter la pratique internationale" en s'abstenant d'accueillir une personne condamnée dans un Etat de droit et visée par un mandat d'arrêt international.

"La Macédoine est un partenaire stratégique et un allié important de la Hongrie", avait relevé le gouvernement hongrois dans son communiqué.

Ancien patron du parti VMRO-DPMNE (droite), Nikola Gruevski a été condamné en appel en octobre pour avoir reçu pour son usage personnel une Mercedes d'une valeur de 600.000 euros, payée sur les deniers publics.

Ce procès n'était que le premier de ce qui s'annonçait comme une série noire, puisqu'il est poursuivi dans cinq autres dossiers. M. Gruevski estime que ces poursuites sont motivées par des considérations politiques.

Son passeport lui avait été confisqué pendant l'enquête et depuis l'annonce de sa fuite en début de semaine, les médias macédoniens s'interrogeaient sur les modalités de la fuite de Nikola Gruevski.

Les partis d'opposition hongrois ont mis en garde le gouvernement : "Les criminels corrompus qui volent leur propre peuple ne se voient généralement accorder l'asile que dans les dictatures les plus terribles de l'Est et dans les républiques bananières et non dans l'UE", a lancé le parti Coalition démocratique (gauche).

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Pékin et Washington doivent être "des partenaires, pas des rivaux" affirme Xi à Blinken

Les rebelles houthis mènent de nouvelles attaques

Slovaquie : l'indépendance de l'audiovisuel public menacée par une nouvelle réforme