En Hongrie, la mobilisation contre la loi sur le temps de travail se poursuit

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Par Raphaelle Vivent  & AFP
3000 personnes se sont réunies devant le parlement de Budapest
3000 personnes se sont réunies devant le parlement de Budapest   -  Tous droits réservés  Reuters/Bernadett Szabo

À Budapest, les manifestants ne relâchent pas la pression.

Depuis 2 jours, ils protestent contre l'adoption par le parlement hongrois d'une réforme sur le temps de travail, qualifiée par certains de "loi de l'esclavage".

Cette nouvelle loi fait passer de 250 à 400 le nombre d'heures supplémentaires auxquelles peuvent recourir les employeurs chaque année. Elle allonge aussi à trois ans le délai de paiement de ces heures, contre un an maximum actuellement.

Également dans le viseur des manifestants, une loi attestant la création de nouveaux tribunaux. Selon ses détracteurs, ce nouvel ordre juridique va porter atteinte au principe de séparation des pouvoirs car il donne au ministre de la Justice un rôle prépondérant dans la nomination des juges de la future Cour supérieure administrative.

Cette réforme "est simplement une décision politique qui vise à étendre le contrôle du gouvernement sur la justice", a vivement critiqué Amnesty international en Hongrie.

3000 manifestants devant le parlement

"J'ai 68 ans, et ça me rend malade de penser qu'on a vécu en démocratie et dans une République ces 30 dernières années, mais que maintenant, nous avons replongé dans le plus sombre des systèmes féodaux", explique une manifestante.

Après avoir bloqué l'un des ponts de la capitale, les quelque 3000 manifestants se sont réunis devant le parlement et ont fait face aux forces de l'ordre. Selon notre correspondant sur place, Daniel Bozsik : "Des représentants de partis d'opposition se sont également joint aux manifestants."

Les syndicats menacent désormais d'appeler à la grève générale et au blocages des axes routiers.