2018 dans le rétro : la chute du pont Morandi à Gênes

2018 dans le rétro : la chute du pont Morandi à Gênes
Par Giorgia Orlandi
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Notre correspondante Giorgia Orlandi est retournée dans cette ville meurtrie à la rencontre de ceux qui ont vécu le drame et ceux qui souffrent toujours de ses conséquences.

PUBLICITÉ

Notre correspondante Giorgia Orlandi est retournée dans cette ville meurtrie à la rencontre de ceux qui ont vécu le drame et ceux qui souffrent toujours de ses conséquences.

Quatre mois après la chute du pont Morandi qui a fait 43 morts, les entreprises luttent pour sortir de cette crise, tandis que pour les familles déplacées et les survivants, les choses ne seront plus jamais les mêmes.

Une ville coupée en deux

Gênes est une ville déchirée qui ne se remet pas du drame qui a fait 43 morts. Luca Infantino est pompier à Gênes. Le 14 août, dernier, il était de garde. Il n’aurait jamais pensé que ce jour là, il serait confronté à un tel désastre dans sa ville natale.

"Le problème c’est qu’ici c’est chez moi, et donc la perspective change complètement parce j’ai roulé des milliers de fois sur ce pont, explique-t'il. Ça aurait pu m’arriver à moi ou à quelqu’un de ma famille. Ce qui est terrible, et c’est une conséquence du drame, c’est que la ville est désormais coupée en deux depuis plusieurs mois."

En cette période de Noël, les rues autour du pont sont inhabituellement vides et silencieuses. Les habitants qui vivaient sous le viaduc ont dû quitter leurs maisons et les petits commerces ont dû fermer après l’effondrement.

"Tout est vide. Il n’y a pas beaucoup de magasins ici, pas beaucoup de gens, explique Mariuccia, une habitante. On peut tous sentir à quel point ces fêtes de Noël vont être tristes, surtout quand on pense aux victimes qui ne sont plus là."

Pour Fabrizio, qui travaille pour une entreprise locale, le constat est amer : "Dans un mois, tout sera fini ici. Moi et le reste des employés, on n’aura plus de travail. Plus personne ne vient ici à cause de la chute du pont. Notre entreprise doit fermer."

L’activité économique souffre de l’effondrement. Avec plus de 400 millions d’euros de pertes dues aux impasses logistiques entre le port et le reste de l’Europe, les entreprises ont du mal à survivre.

L'activité économique au ralenti

Notre correspondante Giorgia Orlandi a pris la nouvelle autoroute qui a ouvert le 10 décembre afin de permettre aux poids lourds d'atteindre la zone portuaire. Ils ne sont plus que 6 000 par jour à venir charger ou décharger ici contre 80 000 avant l’effondrement du pont Morandi.

Le port de Gênes est l’un des plus importants d’Europe. Au cours des 10 dernières années, sa productivité a augmenté de 60%. Mais désormais, pour les 3 000 entreprises qui opèrent ici, l’angoisse de l’avenir est réelle.

Giampaolo Botta, le dirigeant de Spediporto, une association qui regroupe les entreprises exportatrices du port explique qu'"à cause de l’effondrement, il a fallu restructurer les activités et créer une nouvelle manière de se déplacer à travers la ville. En plus de cela, nous dû réfléchir à la manière dont nous pouvions continuer à travailler au sein du port".

Beaucoup craignent que l’état d’urgence décrété pour 12 mois dans la région ne suffise pour apaiser les blessures de Gênes.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Casal di Principe rend hommage à son prêtre anti-mafia

Gaza : un avion humanitaire italien a évacué 45 Gazaouis dont 14 enfants

Italie : le parlement approuve une mission navale en mer Rouge