Macédoine-Grèce: un accord pour l'histoire, selon Skopje

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Par AFP
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"J'ai le sentiment d'être du bon côté de l'histoire" et les adversaires grecs et macédoniens de l'accord entre les deux pays finiront par l'admettre, affirme à l'AFP le ministre macédonien des Affaires étrangères Nikola Dimitrov.

Après sa validation le 11 janvier par les députés macédoniens, le parlement grec s'apprête à son tour à décider de ratifier ou non l'accord de Prespa (Prespes en grec), ultime étape d'un processus de réconciliation lancé l'été dernier.

Avec son homologue grec de l'époque Nikos Kotzias, Nikola Dimitrov a été l'architecte de ce texte qui prévoit de rebaptiser son pays "République de Macédoine du nord", susceptible de clore un litige vieux de plus d'un quart de siècle.

En cas de feu vert grec, la Macédoine et ses 2,1 millions d'habitants, verraient s'ouvrir les perspectives d'accession à l'Otan, et de lancement de négociations avec l'Union européenne, bloquées par Athènes.

Mais comme les nationalistes macédoniens, de nombreux Grecs restent farouchement opposés à cette issue: ils estiment que le nom de "Macédoine" ne peut que faire référence à leur province septentrionale, autour de Thessalonique.

"Dans quelques années (...), grâce à de sages politiques de bon voisinage, même les manifestants en colère d'aujourd'hui, diront: +Il semble bien qu'ils avaient raison+", affirme toutefois Nikola Dimitrov.

- Au tour de Bruxelles -

Les chefs des oppositions de droite, le Macédonien Hristijan Mickoski et le Grec Kyriakos Mitsotakis décrivent chacun l'accord comme "une défaite nationale, une tragédie nationale". "J'aimerais avoir la chance d'assister à un débat TV entre eux", ajoute ce diplomate de profession.

En cas de ratification grecque, ce sera à Bruxelles de prendre ses responsabilités en ouvrant des négociations d'adhésion après les élections européennes du printemps, dit Nikola Dimitrov.

Le gouvernement du social-démocrate Zoran Zaev a beaucoup insisté sur cette perspective pour convaincre ses compatriotes d'accepter de rebaptiser leur pays.

En avril 2018, la Commission européenne, s'était montrée favorable à l'ouverture de négociations. Mais elle s'était notamment heurtée à la réticence de Paris, le président français Emmanuel Macron enjoignant les membres à examiner avec "beaucoup de prudence et de rigueur tout nouvel élargissement".

"Si l'Union européenne fait défaut à la Macédoine", c'est toute "la crédibilité du processus d'accession" à l'Union qui "sera en péril", met en garde Nikola Dimitrov. "Nous ferons de notre mieux pour mettre dans l'embarras tout pays membre qui ne se joindra pas au consensus" sur la Macédoine, dit-il.

"Nous ne voulons pas adhérer aujourd'hui, nous voulons commencer le voyage", insiste Nikola Dimitrov.

- Servir de modèle aux Balkans -

Pour le ministre, l'accord peut servir de modèle pour des Balkans riches en différends apparemment insolubles: il "instaure un climat qui fait que l'impossible devient possible."

Il est temps "de s'occuper des vrais problèmes", salaires, santé, éducation, en passant outre conflits et rivalités identitaires, dit-il: "Quand nous aurons clos le débat de savoir quelle est la nation la plus ancienne" dans les Balkans, "toute notre jeune génération sera partie en Allemagne ou ailleurs".

Comme tous les pays des Balkans occidentaux, la Macédoine est confrontée à un exode massif, notamment de sa jeunesse.

Les Européens "savent tous que les Balkans sont riches en histoire (...) Ce qu'ils ne savent pas suffisamment, c'est que nous pouvons aussi produire de l'avenir", dit Nikola Dimitrov.

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