Scandales de pédophilie: le pape reconnaît que l'Eglise "n'a pas su écouter"

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Le pape François a reconnu samedi au Panama que l'Eglise catholique, "blessée par son péché", "n'a pas su écouter", dans un message adressé à des prêtres et des séminaristes au milieu des scandales d'agressions sexuelles qui éclaboussent l'institution.

Lors d'une messe célébrée en la cathédrale Sainte-Marie, joyau de l'architecture religieuse coloniale récemment rénové, François a tiré la sonnette d'alarme à propos d'une "lassitude de l'espérance qui naît du constat d'une Eglise blessée par son péché et qui si souvent n'a pas su écouter tant de cris".

Ce message intervient à quelques semaines d'une réunion mondiale de prélats très attendue sur "la protection des mineurs" au sein de l'Église. Elle doit avoir lieu fin février au Vatican.

Lors d'une conférence de presse la veille, le porte-parole par intérim du Vatican, Alessandro Gisotti, a assuré que ce thème était "au cœur des préoccupations" du souverain pontife.

La réunion de février à Rome sera "une occasion sans précédent d'affronter le problème et de trouver de vraies mesures concrètes pour que, lorsque les évêques repartiront de Rome vers leurs diocèses, ils soient en mesure de faire face à ce terrible fléau", a poursuivi le responsable du Vatican.

"Ce n'est pas le début de la bataille, c'est un chemin de croix. Probablement le pire que l'on puisse imaginer", a-t-il conclu.

Le déplacement du premier pape latinoaméricain de l'Histoire sur ses terres, à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), intervient un an après son voyage de janvier 2018 au Chili, où il avait maladroitement soutenu un évêque pourtant soupçonné d'avoir tu les agissements d'un prêtre pédophile. Le déplacement s'était transformé en fiasco et avait marqué un tournant de son pontificat.

Samedi, au cours de son homélie, le chef des 1,3 milliard de catholiques dans le monde a également abordé la crise des vocations sacerdotales dont la baisse ne se dément pas.

- "Lassitude" -

Evoquant une certaine "lassitude de l'espérance", il a estimé que cette dernière pouvait naître du fait de "de ne pas savoir comment réagir face à l'intensité et à la perplexité des changements que, comme société, nous traversons".

"Ces changements semblent non seulement interroger nos formes d'expression et d'engagement, nos habitudes et nos attitudes face à la réalité, mais ils mettent en question, dans de nombreux cas, la possibilité même de la vie religieuse dans le monde d'aujourd’hui", a poursuivi le souverain pontife de 82 ans.

Le pape devait ensuite s'entretenir avec des jeunes qui se préparent à être ordonnés prêtres.

La chute du nombre des vocations sacerdotales qui frappe l'Église depuis des décennies est loin d'être enrayée. Selon les statistiques du Vatican, elle pouvait compter sur 414.969 prêtres à la fin de 2016, contre 415.656 en 2015 et 415.792 en 2014. Alors que le clergé est vieillissant, la tendance est aussi à la baisse pour la relève. En 2016, 116.160 jeunes se préparaient à la prêtrise, contre 116.843 l'année précédente.

Pourtant, le pape François a jusqu'ici fait la sourde oreille à ceux qui préconisent de mettre fin au célibat des prêtres, voire d'ouvrir la prêtrise aux femmes.

Le soir - devant 600.000 jeunes massés sur une immense esplanade, selon les organisateurs - le pape François a mis en garde contre la tentation de vivre dans le monde virtuel de l'internet.

"Il ne suffit pas d'être toute la journée connecté pour se sentir reconnu et aimé. Se sentir considéré et invité à quelque chose est plus important qu'être +sur le réseau+" internet", a-t-il dit aux jeunes pèlerins.

Le pape a évoqué longuement les difficultés des jeunes à trouver un sens à leur vie, lorsqu'on "se retrouve sans travail, sans éducation, sans communauté et sans famille". "A la fin de la journée on se sent vide et on finit par remplir ce vide avec n'importe quoi. Parce que nous ne savons pas encore pour qui vivre, lutter, aimer", a-t-il dit.

"Seul l'amour nous rend plus humains, plus complets, tout le reste c'est bon, mais vide", a-t-il conclu.

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Le pape est pourtant lui-même un grand amateur des nouvelles technologies.

François a plus de 44 millions d'abonnés à son compte Twitter en neuf langues (anglais, espagnol, allemand, portugais, arabe, italien, français, polonais et latin).

Dimanche dernier, avant de les rejoindre pour les JMJ, il a invité les jeunes à télécharger "Click to Pray" ("Clique pour prier"), une application qui permet aux utilisateurs de partager leurs prières.

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