L'Allemagne va renoncer au charbon d'ici à 2038

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Par Euronews
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Les jours du charbon sont plus que jamais comptés en Allemagne. Après la fermeture de la dernière mine du pays encore en activité il y à mois, le gouvernement vient d'approuver un plan pour en finir avec le charbon comme énergie d’ici à 2038.

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L'Allemagne, après avoir longtemps résisté, s'achemine vers une sortie du charbon au plus tard en 2038, afin de tenir ses engagements climatiques de réduction d'émissions polluantes.

La première économie européenne envoie ainsi un signal fort au reste du continent, qui jusqu'ici avance en ordre dispersé sur ce sujet sensible.

Cette transition progressive avec plusieurs fermetures de centrales électriques dans les années à venir va pousser le pays à miser tout, ou presque, sur les énergies renouvelables mais va avoir un coût: plusieurs dizaines de milliards d'euros sur 20 ans.

"C'est un jour historique", s'est félicité lors d'une conférence de presse à Berlin samedi le président de la commission nationale sur l'avenir du charbon, Ronald Pofalla.

Après des mois d'âpres négociations, cette instance composée d'experts, associations écologistes et représentants des employeurs et salariés du secteur est parvenue à un accord sur une feuille de route proposée au gouvernement.

Sauf surprise, celui-ci, qui avait lui-même mis sur pied cette commission, devrait suivre ces recommandations.

Une réunion à ce sujet entre la chancelière Angela Merkel, le ministre des Finances Olaf Scholz et les présidents des régions concernées est prévue jeudi prochain.

2038 au plus tard

La fin du charbon aura un coût: les pouvoirs publics allemands pourraient avoir à payer au total jusqu'à 80 milliards d'euros sur 20 ans, s'ils suivent les recommandations.

Les régions touchées dans l'ouest et l'est du pays doivent recevoir 40 milliards d'euros d'aides structurelles à la reconversion au cours des 20 prochaines années.

Des dizaines de milliers d'emplois sont directement ou indirectement liés à la production de lignite et de charbon dans le pays.

Parallèlement, l'Etat est invité à débourser au moins deux milliards d'euros par an pour empêcher un envol des prix de l'électricité.

Un élément jugé essentiel par les industriels. Le directeur général de la fédération de la chimie allemande, Utz Tillmann, a appelé le gouvernement a soutenir "la compétitivité" des entreprises allemandes.

"L'Allemagne retrouve le chemin de la protection du climat", s'est félicité de son côté Hans Joachim Schellnhuber, physicien et fondateur du renommé Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique.

Toutefois certaines ONG environnementales, comme Greenpeace, jugent l'objectif de 2038 insuffisant pour atteindre les objectifs de réduction de CO2.

La commission n'a pas exclu d'avancer celle-ci à 2035 si "les conditions" le permettent.

Energies renouvelables

L'Allemagne veut sortir du charbon pour pouvoir respecter ses engagements climatiques de réduction d'émissions polluantes, ce qu'actuellement elle n'est pas en mesure de faire.

Le pays s'était engagé à réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 par rapport à 1990, objectif cependant reporté à 2030.

Actuellement le charbon représente encore plus d'un tiers de sa production d'électricité, contre seulement 3% en France, qui compte encore quatre centrales, ou 1,2% en Suède.

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Politiquement et symboliquement, la décision de sortir complètement du charbon est compliquée en Allemagne car cette ressource est à l'origine du développement industriel du pays au XIXème siècle dans le bassin industriel de la Ruhr.

Dans cette région, la dernière mine vient tout juste d'être fermée en décembre.

La sortie progressive du charbon devrait permettre à l'Allemagne d'être plus audible au plan européen et international sur ses efforts en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Après avoir déjà annoncé la sortie du nucléaire en 2022, le pays va désormais pouvoir se focaliser pleinement sur le développement des énergies renouvelables. Eolien (16%) et solaire (6%) représentaient en 2017 déjà près du quart du "mix" énergétique national.

- Avec AFP -

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