Venezuela: la mère de Guaido, "surprise" d'avoir un fils autoproclamé président

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Par AFP
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Norka Marquez était près de son fils Juan Guaido quand celui-ci, en plein discours face à des milliers de partisans, a levé la main pour s'autoproclamer président du Venezuela. Une "surprise", raconte-t-elle à l'AFP.

"Tellement de choses se sont passées en si peu de temps", confie cette femme de 54 ans aux cheveux gris et fines lunettes, en tentant de résumer le tourbillon familial depuis que son fils est devenu le 5 janvier chef du Parlement, contrôlé par l'opposition.

Cet ingénieur industriel de 35 ans, père d'un bébé, a passé quelques heures en détention il y a deux semaines, s'est autoproclamé président mercredi dernier et reçoit depuis un soutien international croissant dans son bras de fer avec le président élu, Nicolas Maduro.

Question: Quand avez-vous su que votre fils allait s'autoproclamer président par intérim?

Réponse: Je ne le savais pas. J'étais à coté, avec sa femme, avec tous les députés, et cela nous a pris par surprise. Impressionnant! Je n'aurais jamais imaginé être au côté d'un président du Venezuela par intérim... J'ai beaucoup pleuré et après j'ai eu peur.

Mais je le vois tellement sûr, tellement fort, cela nous aide comme famille, de le voir debout, bien ferme, (d'écouter) ses paroles. Et on est là pour le soutenir.

Q: Qu'avez-vous ressenti quand il a été brièvement arrêté?

R: J'ai eu très peur, j'ai senti qu'on m'arrachait quelque chose vraiment à moi et je me suis accrochée à la Vierge de la vallée, je lui ai demandé à elle, à mon père et ma mère (décédés, ndlr), qu'ils me le rendent et qu'il me le rendent en bonne santé. C'est ce qui s'est passé, au bout d'un moment ils nous l'ont rendu.

Quand il est arrivé, euphorique, personne n'a eu le temps de pleurer, de rire ou de pleurer, car il est arrivé en disant: "Allons (au meeting, ndlr), allez allez!".

- "Leader depuis tout-petit" -

Norka, enseignante de formation qui s'est consacrée à élever ses quatre fils, raconte que dans la famille, ils plaisantaient sur la possibilité que Juan, un "leader depuis tout-petit", devienne président.

"Quand il était bébé, il avait beaucoup d'allergies et ma mère lui donnait le bain et lui mettait des crèmes en disant: +Et dire que le jour où tu seras président du Venezuela, tu ne me laisseras plus te mettre de crème ni te voir+", rigole-t-elle.

Elle raconte d'autres épisodes, comme quand son fils est devenu député et qu'à la maison, tout le monde "faisait des blagues" en disant que ça y est, il était enfin président.

"Ce sont des anecdotes de famille, mais peut-être qu'en fait, on l'avait prédit?", sourit Norka, qui se souvient que son fils s'est engagé en politique encore étudiant, lors des manifestations de 2007 contre le gouvernement du défunt président Hugo Chavez (1999-2013).

Q: Quelles sont les qualités de votre fils qui lui servent aujourd'hui?

R: Juan aime aider, servir les autres. C'est une de ses grandes qualités. Il a beaucoup d'amis, il est très sociable, tous m'appellent maman... et maintenant ils sont aux quatre coins du monde, certains font partie de la diaspora, (d'autres sont en) exil et quelques uns restent ici.

Q: Et Juan n'a jamais envisagé de partir?

R: Jamais, jamais. Comme je dis toujours: nous avons été semés au Venezuela, nous sommes nés ici et ici nous avons aussi perdu, car nous avons perdu beaucoup avec la tragédie de Vargas (d'énormes éboulements survenus en 1999, qui ont touché la famille).

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Q: Comment a-t-il vécu, à 15 ans, ces éboulements tragiques?

R: Cela a été un événement fort. Je n'aime pas trop en parler, mais nous nous en sommes sortis.

Plus tard on est allés voir ce qui restait, ce qui pouvait être sauvé. On a récupéré le dictionnaire, car c'était son livre préféré: il se couchait et il lisait le dictionnaire. Et moi je pleurais... il m'a dit: "Si tu continues de pleurer, on s'en va".

Il est très fort, c'est lui qui nous donne du courage, s'il arrive quelque chose, il en fait une blague et on finit par en rire plutôt que d'en pleurer.

Q: Votre famille était déjà dans la politique?

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R: (Non), ce sont des militaires, son grand-père paternel était garde national et mon père, de la marine.

(Juan) adorait ce monde. D'ailleurs, il voulait étudier à l'école d'aviation militaire, mais à cause de son asthme il n'y est pas entré.

Q: Et maintenant votre fils appelle les militaires à retirer leur soutien à Maduro.

R: J'ai enseigné à mes fils le respect des militaires et aujourd'hui, il les appellent à s'unir à nous... pour reconstruire le pays.

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