Début du procès des indépendantistes catalans le 12 février à Madrid

Début du procès des indépendantistes catalans le 12 février à Madrid
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Le procès de douze dirigeants indépendantistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017 s'ouvrira le 12 février à Madrid et l'ancien chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy figurera parmi des "centaines" de témoins.

De lourdes peines, de 7 à 25 ans de prison, ont été requises par le parquet contre les accusés, poursuivis selon les cas pour rébellion, détournement de fonds ou désobéissance.

"C'est le procès le plus important que nous ayons connu en démocratie", a affirmé vendredi le président de la Cour suprême qui jugera l'affaire, Carlos Lesmes, lors d'une rencontre avec la presse internationale. Plus de 600 journalistes appartenant à 150 médias ont été accrédités.

Le procès devrait durer "environ trois mois", soit jusqu'à fin avril ou début mai, et le jugement ne sera rendu, au plus tôt, que deux à trois mois plus tard, a expliqué Carlos Lesmes.

Pour les séparatistes, qui revendiquent le caractère pacifique de leur mouvement et dénoncent les longs mois passés en détention provisoire par neuf des accusés, ce procès est "une farce".

"Nous sommes face à une stratégie préméditée pour liquider l'expression et la volonté démocratiques des Catalans", a dénoncé vendredi le président indépendantiste de la Catalogne, Quim Torra.

"Ce sera un procès avec toutes les garanties possibles, nous sommes un État de droit", lui a répondu la porte-parole du gouvernement central, Isabel Celaa.

Carlos Lesmes a également dénoncé "une grande campagne pour discréditer l'institution judiciaire espagnole", affirmant qu'il régnait une "énorme pluralité idéologique" parmi les sept magistrats qui jugeront l'affaire.

- Puigdemont, grand absent -

Le procès, retransmis dans son intégralité à la télévision espagnole, devrait avoir des répercussions sur la scène politique espagnole. Des tensions devraient apparaître entre le gouvernement central et les séparatistes qui gouvernent la Catalogne, dont l'appoint est indispensable au Premier ministre socialiste Pedro Sanchez pour faire voter son budget, estime Federico Santi, expert du Groupe Eurasia.

"L'échec du vote du budget devrait provoquer la démission de Sanchez et des élections anticipées en cours d'année au lieu de 2020", conclut-il.

Sur le banc des accusés se retrouveront Oriol Junqueras, ex-vice-président régional, des membres de son exécutif, deux dirigeants de puissantes associations indépendantistes, et l'ex-dirigeante du parlement catalan, Carme Forcadell.

Les neuf accusés en détention provisoire, depuis plus d'un an pour certains, ont été transférés vendredi de leur prison en Catalogne vers des prisons de la région de Madrid, où ils resteront pendant toute la durée du procès.

Selon un photographe de l'AFP sur place, des dizaines de militants indépendantistes ont crié "liberté" au passage de leur convoi en agitant des drapeaux catalans. D'autres manifestants agitaient des pancartes avec l'inscription en anglais "Fake Justice" ("Fausse justice").

Les magistrats ont également dévoilé vendredi la liste des personnes appelées à témoigner durant l'audience. Parmi elles, Mariano Rajoy, chef du gouvernement au moment de la crise catalane en octobre 2017, sa vice-présidente Soraya Saenz de Santamaria, ou le président du Pays basque Iñigo Urkullu, qui avait servi de médiateur entre Barcelone et Madrid au paroxysme des tensions.

Président catalan au moment des faits, Carles Puigdemont sera le grand absent de ce procès. Il avait quitté l'Espagne pour la Belgique afin d'échapper aux poursuites judiciaires après la déclaration unilatérale d'indépendance du 27 octobre.

La tentative de sécession, précédée d'un référendum d'autodétermination interdit par la justice le 1er octobre, avait entraîné la destitution de l'exécutif de Carles Puigdemont et la suspension de l'autonomie de la Catalogne par le gouvernement central.

- Violence contestée -

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Les juges auront à trancher une question fondamentale : y a-t-il eu violence lors de la tentative des indépendantistes de séparer la riche région de 7,5 millions d'habitants de l'Espagne ?

"Une des questions centrales du procès sera de savoir si ce qui est arrivé peut être considéré comme de la violence", a estimé Carlos Lesmes.

L'existence d'un "soulèvement violent" est en effet une condition indispensable de la rébellion, le délit le plus grave dont sont accusés neuf protagonistes.

Les indépendantistes soutiennent que la seule violence a été celle des policiers envoyés par Madrid en Catalogne pour empêcher la tenue du référendum le 1er octobre.

Mais pour le parquet, les séparatistes "envisageaient l'utilisation de tous les moyens nécessaires pour atteindre leur objectif, y compris (...) la violence nécessaire pour assurer le résultat criminel recherché".

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