Inspire Middle East : l'urgence climatique au coeur du Sommet des gouvernements à Dubaï

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Inspire Middle East vous emmène dans les coulisses du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï. Cette année, les représentants des gouvernements ont discuté mondialisation et changement climatique, avec l’acteur Harisson Ford en chef de file.

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Inspire Middle East vous emmène cette semaine dans les coulisses du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï. Cette année, les représentants des gouvernements ont discuté mondialisation et changement climatique, avec l’acteur Harisson Ford en chef de file.

Au sommaire :

  • le condensé des enjeux et des déclarations de ce 7ème Sommet mondial des gouvernements, auquel ont participé quelque 4000 délégués venus de 140 pays différents ;

  • entretien avec Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel français ;

  • reportage à l'Université de New York d'Abou Dhabi, à la rencontre de chercheurs qui bouleversent les méthodes d'apprentissage des langues.

Dans les coulisses du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï

Et si la mondialisation rimait avec créativité ? C’est l’avis de Mohammed Al Gergawi, le ministre des Affaires du Cabinet et de l’avenir des Émirats arabes unis. Ce dernier a souligné la valeur du secteur des emplois créatifs qui représenterait 2500 milliards de dollars… Une aubaine qu’il faudrait exploiter en priorité, puisque 85 millions d’emplois seraient à pourvoir d’ici 2030. Voilà pourquoi le ministre s’est engagé à favoriser l’apprentissage de la créativité en sollicitant l’imagination des jeunes Émiratis à l’école.

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a de son côté déclaré qu’il voulait s’inspirer du modèle de Dubaï pour son pays, soulignant l’importance des réformes anti-corruption pour surmonter la crise économique et attirer les investissements étrangers.

La directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a elle salué une rencontre "constructive" avec le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, réaffirmant le soutien du FMI pour les réformes économiques du pays.

L’intelligence artificielle était elle aussi au cœur du Sommet. Le chanteur américain Will.i.am en a profité pour lancer sa plateforme d’assistance vocale baptisée Omega, en partenariat avec des centres commerciaux émiratis. La particularité : contrairement à Siri ou Alexa, l’application n’aurait pas accès aux données des utilisateurs. Elle est également en cours de développement pour pouvoir comprendre plusieurs dialectes issus de l’arabe.

"Notre assistant reprend le principe de tous les assistants vocaux déjà connus. Il faut lui parler simplement. La différence, c’est qu’il est beaucoup plus intuitif. Par exemple, si vous demandez les chansons de Drake, l’application lancera les musiques de Drake et toutes celles qui peuvent être liées à cet artiste. Plus tard, si vous dîtes : ‘je veux plus d’informations sur lui’. L’assistant fera automatiquement le lien avec Drake, sans avoir besoin de le nommer", a expliqué le rappeur américain, devenu entrepreneur.

L'urgence climatique : "le plus grand défi moral de notre époque"

Pour la troisième fois, le changement climatique était l’une des priorités du Sommet, avec un accent particulier autour de l’impact sur la santé des populations. D’après le Centre de recherche sur l’épidémiologie des catastrophes, les conditions climatiques auraient causé la mort d’au moins 5000 personnes l’année dernière. Et près de 30 millions d’individus seraient en situation d’urgence.

"Chaque fois que des événements liés au changement climatique se produisent, les conséquences pour les enfants sont graves, en particulier pour leur alimentation. Cela affecte leur croissance et leur évolution dans la vie. Dans notre région, nous sommes fréquemment touchés par les tempêtes de poussière et la pollution qui se propagent d’un continent à l’autre. Beaucoup de personnes se rendent à l’hôpital à la suite de tels cyclones", a souligné Thani Al Zeyoudi, ministre des changements climatiques et de l’environnement aux Émirats arabes unis.

Plus de 33% des espèces marines du golfe Arabique pourraient avoir disparu d’ici 2090, d’après les scientifiques participant au Forum sur les changements climatiques. Une perspective qui pousse le gouvernement des Emirats à agir.

Un message porté de longue date par l’acteur américain Harisson Ford qui était présent à Dubaï : "Si nous ne protégeons pas la nature, les humains ne survivront pas. C’est aussi simple que ça."

L'entretien d'Inspire : Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel

Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel français, a déclaré que les gouvernements ne devraient pas être "égoïstes" et faire passer leurs propres intérêts avant la protection de la planète. Ayant joué un rôle central dans l’élaboration de l’Accord de Paris - le premier accord mondial sur le changement climatique conclu en 2015 -, l’ancien Premier ministre a ajouté que le retrait américain était «dangereux» et envoyait un message négatif à la communauté internationale. En marge du sommet, Laurent Fabius s'est entretenu avec Inspire.

Rebecca McLaughlin-Eastham pour Euronews : D’après vous, est-ce que le monde est en train de gagner ou de perdre la bataille pour le climat ?

Laurent Fabius :  C’est 50 – 50. Nous avons remporté une grande victoire avec l’Accord de Paris que j’ai eu l’honneur de présider. Depuis, de nombreux rapports ont montré que c’était urgent et important, ça c’est positif. Mais l’aspect négatif, c’est que les chiffres sont terriblement mauvais et qu’il est urgent d’agir d’avantage si nous voulons sauver l’humanité.

Qu’est-ce qu’il faudrait dire à Donald Trump quant à son retrait de l’Accord de Paris ?

En toute honnêteté, quoi que je puisse dire, je ne pense pas que cela changerait quoi que ce soit. Malheureusement, cette décision de Donald Trump est cruciale et va dans le mauvais sens, alors que les trois quarts des Américains pensent que le changement climatique existe bel et bien, et qu’il est d’origine humaine. Ils pensent eux aussi qu’il y a nécessité d’agir et que c’est important.

L’Accord de Paris était quelque peu ambigu en ce qui concerne les émissions de carbone. Qu’est-ce que ça veut dire cette « neutralité carbone » ?

_Sur cette question de la neutralité carbone, nous nous devions d’être ambigus. Pourquoi ? Parce que beaucoup de personnes, moi compris, considèrent que la neutralité carbone signifie que la majorité des combustibles fossiles doivent rester dans le sol. D’autres pensent qu’il peut y avoir une exploitation de ce carburant fossile, dans certaines conditions réglementées. Nous ne pouvions pas avoir de définition plus précise car il n’y avait pas d’accord sur ce point. L’Arabie saoudite, par exemple, n’aurait certainement pas apprécié qu’on lui interdise formellement d’exploiter ses ressources fossiles d’ici à 2050. Donc l’ambiguïté avait son utilité.
_

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Comment garantir une action multilatérale sur le changement climatique, dans ce que l’on pourrait appeler un monde très sceptique ?

Oui, vous avez raison. Au niveau gouvernemental, le monde est de plus en plus sceptique. Si nous voulons nous attaquer à ces problèmes environnementaux, nous devons le faire tous ensemble. Dans le même temps, nous devons utiliser les acteurs non étatiques et les citoyens. Vous avez vu le nombre de jeunes qui manifestent en Europe aujourd'hui ! De plus en plus de gens sont conscients du réchauffement climatique, de la biodiversité qui souffre. Ils savent que si la biodiversité diminue, cela aura encore plus d’impact sur le climat… et qu’il n’y aura pas de paix durable sans protection de l’environnement.

Vous venez de faire référence aux manifestations qui se déroulent en Europe. Si vous étiez toujours Premier ministre français, qu’est-ce que vous feriez ?

Je ne le suis plus aujourd’hui ! Je gère le Conseil constitutionnel et je laisse le reste aux autorités compétentes en place.

On parle d’un référendum potentiel qui aurait lieu en mai en France. Cela vous semble-t-il suffisant pour résoudre la crise ?

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Quoi qu’il en soit, il ne sera pas question du climat. Je tiens à m’en tenir aux affaires juridiques et au climat qui me concernent.

Le reportage d'Inspire : Observer le cerveau pour mieux apprendre les langues

Comment notre cerveau passe-t-il d’une langue à une autre ? Voilà la question qui taraude les chercheurs de l’Université de New York basée à Abou Dhabi. Pour y répondre, ils n’hésitent pas à exploiter les tous derniers outils technologiques.

Les données recueillies par les technologies de pointe sont précieuses… comme celles issues de la neuro-imagerie, appelée ‘magnéto-encéphalographie’. Elles permettent de lire les champs magnétiques émis par le cerveau.

L’objectif de cet équipement qui contient plus de 200 capteurs : mesurer la puissance cérébrale que les gens exercent lorsqu’ils changent de langue. Dans l’expression du langage, les zones du cerveau principalement utilisées sont le cortex préfrontal et le cortex cingulaire antérieur.

Pendant deux ans, l’un des doctorants a effectué des tests sur une vingtaine de locuteurs natifs bilingues. Il a découvert que lorsque le groupe alternait naturellement entre l’arabe et l’anglais, les deux zones du cerveau ne montraient quasiment aucune activité. En revanche, lorsque les cobayes étaient invités à traduire d’une langue à l’autre, les deux cortex étaient alors très sollicités.

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"Cela signifie que le cerveau utilise plus de ressources pour effectuer cette tâche de traduction", explique Esti Blanco-Elorrieta.

A Abou Dhabi, une autre chercheuse, Samantha Wray, s’intéresse de son côté aux sons typiquement arabes que l’on produit avec notre gorge. Les langues du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord comportent environ 29 sons distinctifs, moins que l’anglais et sa quarantaine de sons prononcés. Contrairement à de nombreuses langues, l’arabe utilise le fond de la gorge et l’avant de la bouche.

C’est ce que l’on peut voir grâce aux images capturées lors d’une IRM, qui montrent les muscles sollicités dans la trachée au moment de la prononciation. Une nouvelle approche de l’apprentissage des langues qui a déjà produit des résultats intéressants.

Par exemple, certains sons (tels que ‘k’ ou ‘ko’) poussent la luette vers l’arrière plutôt que vers le haut, comme un son similaire en anglais.

"Nous repoussons les limites en terme de recherche linguistique, à savoir comment imager les parties de la gorge qui sont utilisées dans les sons de la langue arabe et qui sont assez rares dans d’autres langages", souligne Dr Wray.

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Cette dernière espère que ses recherches permettront à tous les apprenants de la langue arabe de mieux visualiser le travail de leurs corps et de leurs cerveaux… pour faciliter l’apprentissage.

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