Pierra Menta: une vie à deux le temps d'un périple en montagne

Des skieurs à l'épreuve de la montagne, la Pierra Menta le 16 mars 2019
Des skieurs à l'épreuve de la montagne, la Pierra Menta le 16 mars 2019 Tous droits réservés JEFF PACHOUD
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Partager, galérer, traverser des hauts et des bas, affronter une météo difficile, tenir bon et finir rincé: Xavier Thévenard, maître du trail extrême, et son coach Benoît Nave ont fait face durant 4 jours à l'épreuve de la montagne, la Pierra Menta.

"Content ? Oui, content que ce soit fini !", lâche Xavier Thévenard, les mains en appui sur ses genoux après avoir passé la ligne d'arrivée samedi, sous un soleil radieux.

Dans une association pas banale en compétition d'un athlète et son entraîneur, le duo a parcouru la montagne, dans le massif beaufortain, pour la plus célèbre des courses de ski-alpinisme, la Pierra Menta. Une première pour Thévenard, habitué à courir seul en baskets sur de très longues distances, à l'image de ses trois victoires sur l'Ultra Trail du Mont-Blanc (UTMB), aussi fameux que la Pierra Menta. Mais une toute autre histoire !

Dans l'inconnu avant la première étape de mercredi, Thévenard sait désormais. Les montées, les descentes, les chutes de neige, la pluie, les pistes non damées et casse-gueules. Samedi matin, pour l'ultime étape, ce sera rude. "Je galère un peu en descente, ce n'est pas le kiff pour moi", prévient-il.

- Rythmes de dingue -

Il s'était pourtant réveillé dans de bonnes dispositions, dans le chalet qu'il partage avec le coach et d'autres skieurs. Après avoir mangé ses oeufs à la coque, il a amusé ses camarades, s'est entièrement équipé et juste avant de sortir, il a pris sa guitare acoustique pour jouer quelques morceaux de hard-rock, dans la cuisine.

Pour la quatrième fois de la semaine, il s'est levé à 5h. Un réveil très matinal qui commence à peser sur l'organisme.

"(Ce sont) des rythmes de dingue. On se lève tôt, on n'arrive pas à s'endormir facilement le soir. Il y a de la fatigue", explique Nave, qui avait confié la veille qu'il aurait préféré aller "faire une rando plutôt qu'une course avec un dossard !" à quelques minutes de prendre le départ de la troisième étape.

Le coach, également ostéopathe et nutritionniste, s'occupe depuis 2013 de Thévenard. Des années durant lesquelles ils ont tissé une relation forte, indispensable pour affronter ce genre de course.

"On est rarement pas d'accord", lance Nave. "Tous les binômes que j'ai connus à la Pierra Menta qui n'étaient pas vraiment en phase ont presque tous systématiquement mal fini. On a 4 jours à vivre ensemble, confrontés à de vraies difficultés. S'il n'y a pas de complicité, ce n'est pas envisageable."

- A table -

Voilà une semaine qu'ils partagent leur vie. Un lever très matinal donc, puis une étape particulièrement intense. A peine finie, il faut manger et se reposer, avec une sieste d'une demie-heure, trois-quarts d'heure. Ils ont faim, il faut encore s'alimenter, sainement. La table de la cuisine est comme un point d'ancrage dans cette aventure.

Les conversations vont bon train. On y parle de tout, de la Pierra Menta, de politique, de cinéma, de la vie en générale. Et beaucoup de sport.

C'est d'ailleurs l'heure de passer au petit salon pour regarder à la télé les Mondiaux de biathlon et la course cycliste Tirreno-Adriatico. Une occasion aussi pour Nave de manipuler le genou droit de Thévenard, qui le fait souffrir.

Il est 19 heures, le profil de l'étape du lendemain est disponible. Le duo étudie le parcours, avant de lancer une machine de linge, de vider le lave-vaisselle et de préparer le dîner.

Et puis au lit ! Le sommeil se fait désirer. Chacun a besoin d'être tranquille et de laisser son esprit vagabonder.

Samedi, ils ont (presque) fermé le chapitre de cette histoire - ils se sont classés 137 sur 219 -, vécue pour préparer la saison de trail, avec d'abord l'Ultra-Trail du Mont Fuji en avril.

Dimanche, ils iront de bon matin au Grand Mont (2.686 m), sommet du massif beaufortain marqué par une croix, et qui n'a pas pu figurer cette année sur l'un des parcours de la Pierra Menta. "Histoire de toucher la croix !", s'amuse Nave, tout en soignant ses ampoules.

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