Mondiaux de biathlon: Fourcade, et maintenant?

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Par AFP
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Le calvaire des Mondiaux derrière lui, Martin Fourcade doit désormais trouver les clés pour rebondir l'hiver prochain et tenter de jouer de nouveau les premiers rôles.

Une remise en question s'impose au terme d'un exercice tortueux, débuté honorablement (2 succès) malgré la cadence infernale imposée par Johannes Boe, avant de se transformer en un long chemin de croix. La pause de six semaines et l'impasse sur les deux étapes de la Coupe du monde en Amérique du nord en février n'y ont rien changé: le quintuple champion olympique est passé à côté des Mondiaux (pas de médaille pour la première fois depuis 2009) sans jamais retrouver l'aisance de ses grandes années.

Alors comment faire pour ne pas revivre pareille galère et essayer d'aller chercher Boe, celui qui a mis fin à son règne de 7 ans (2012-2018) ? Même usé mentalement et physiquement par cette saison éprouvante, le Français de 30 ans se sent encore la force de lutter contre le rouquin norvégien (25 ans), voire de récupérer son trône.

"Il y a une grosse fatigue et j'ai envie de me régénérer. C'est un petit burn-out sportif. Mais je suis serein, cela ne se casse pas du jour au lendemain, il y a vraiment moyen de retrouver mes sensations. Si je repars pour la saison prochaine et c'est ce que je vais faire, c'est que j'ai la conviction que c'est possible. Je ne suis pas maso", a-t-il expliqué.

Un point de vue partagé par Stéphane Bouthiaux, le patron du biathlon tricolore: "Je n'ai aucun doute dans ses capacités à rebondir très haut".

- Approche psychologique -

Mais il faudra forcément changer et faire évoluer sa préparation pour y arriver. Une chose est sûre, Fourcade sera bien présent à Oslo du 22 au 24 mars pour la dernière étape de la Coupe du monde. Un voyage qui fait un peu partie de sa thérapie en vue de la saison prochaine.

"On en parlera avec le staff pour voir si on fait toutes les courses ou pas mais j'ai envie de vivre ces +finales+, a-t-il affirmé. Une saison, ça commence à l'ouverture et ça se finit lors des +finales+. Si on veut bien tourner la page et ouvrir un nouveau chapitre, il faut bien terminer celui-là."

Il sera ensuite temps de mettre le cap sur un nouveau mode d'entraînement pour enrayer cette baisse de régime brutale. Un débrief est déjà prévu avec l'encadrement aux Championnats de France, les 30 et 31 mars à Méribel.

"Il faudra qu'il prenne une longue période de repos, ce qu'il n'a pas fait depuis 7 ans", a indiqué Bouthiaux.

Au-delà des charges de travail à définir avec le staff dirigé par Vincent Vittoz, il y aura également une nouvelle approche psychologique à élaborer.

- "Arriver sur une page blanche" -

"Il faut que j'arrive à tourner cette page pour arriver sur une page blanche, a déclaré Fourcade. Parce qu'à chaque fois que j'arrive sur une compétition, je suis habité par les pensées de la veille. Ce sera un travail sur moi qui sera important."

"Mentalement, il est inexpérimenté, il n'a jamais été dans le dur. Il va falloir travailler ça cet été", selon Patrick Favre, entraîneur de tir des Bleus.

Pour les techniciens français, celui qui préside la commission des athlètes des JO de Paris-2024, a sorti un livre en 2017 et se démultiplie auprès de ses nombreux sponsors, doit aussi faire le ménage parmi ses sollicitations et ses différentes casquettes s'il veut être de nouveau compétitif.

"Il devra être moins présent dans des projets personnels qui lui tiennent à coeur pour lui permettre d'avoir de vraies périodes de récupération qu'il n'a pas eues cette saison et qui ne lui ont pas permis d'assimiler les charges d'entraînement. Il est en train de se rendre compte qu'il y avait des choses pesantes", selon Bouthiaux.

Reste à convaincre le principal intéressé, ce qui ne semble pas forcément aller de soi.

"On me reproche ce dont on m'a félicité au début, de passer du temps à promouvoir ma discipline, de faire en sorte que le biathlon ne soit plus un sport de vallées dans les montagnes et que ça passe en direct à la télévision, a-t-il lancé. Il y aura des améliorations parce que je n'ai pas envie de revivre le même hiver mais le Martin des 7 dernières années a aussi fait beaucoup et il a beaucoup réussi. Donc mon autocritique est mesurée à ce niveau-là." Vaste chantier donc en perspective.

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