La présidence algérienne annonce un large remaniement ministériel. Pas sûr que cela apporte satisfaction aux très nombreux Algériens qui réclament la fin du régime Bouteflika.
Nouveau coup de théâtre sur la scène politique algérienne : la présidence a annoncé ce dimanche un remaniement gouvernemental, moins de trois semaines après un précédent remaniement.
Un changement qui intervient alors que le pouvoir est confronté à une vague de contestation sans précédent.
Le nouveau gouvernement, dévoilé ce dimanche soir, est toujours conduit par Noureddine Bedoui, désigné Premier ministre le 11 mars, et composé de 27 membres, dont seulement six de l'ancienne équipe, selon un communiqué de la présidence, cité par l'agence de presse officielle APS.
Selon la liste diffusée par la télévision nationale, le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, reste vice-ministre de la Défense. Le numéro 1 de l'armée est pourtant bien celui qui a récemment proposé la mise en œuvre de mécanismes constitutionnels pour écarter le président Bouteflika du pouvoir.
Par ailleurs, Ramtane Lamamra, qui avait été nommé le 11 mars vice-Premier ministre et chef de la diplomatie, ne figure pas dans la liste.
Les vendredis de manifestation
Pas sûr que cette modification apporte une réponse satisfaisante aux revendications des centaines de milliers d'Algériens qui défilent chaque vendredi depuis le 22 février.
L'Algérie est le théâtre d'un vaste mouvement de contestation né de l'annonce d'une nouvelle candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour la présidentielle. Une perspective rejetée par de très nombreux habitants. Le chef de l’État, victime d'un accident vasculaire cérébrale en 2013, n'apparaît quasiment plus en public.
Les manifestations organisées les vendredis, ont pris de l'ampleur d'une semaine sur l'autre. Les manifestants réclament désormais la fin de tout le régime, qu'ils accusent de corruption et de népotisme.
- avec agences -