Venezuela : arrivée de la 1ère cargaison d'aide humanitaire de la Croix-Rouge

Venezuela : arrivée de la 1ère cargaison d'aide humanitaire de la Croix-Rouge
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Antibiotiques, groupes électrogènes, seringues : une première cargaison d'aide de la Croix-Rouge est arrivée mardi à Caracas et doit être distribuée aux hôpitaux vénézuéliens en proie à de graves pénuries, une assistance humanitaire au centre du bras de fer entre le président Nicolas Maduro et son opposant Juan Guaido.

Arrivés depuis le Panama par avion au petit matin, les 24 tonnes de matériel médical et 14 groupes électrogènes étaient acheminés dans l'après-midi par une trentaine de camions dans un hangar de l'est de Caracas, a constaté une journaliste de l'AFP. Le matériel doit ensuite être distribué à huit hôpitaux et 30 centres médicaux, selon le ministre de la Santé Carlos Alvarado.

Cette aide représente "un grand pas en avant qui permet d'aider les plus vulnérables", a jugé Francesco Rocca, président de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui avait annoncé fin mars l'envoi de cette aide destinée "à 650.000 personnes dans un premier temps".

Les hôpitaux du Venezuela, qui affronte la pire crise de son histoire récente, ont toutes les peines du monde à soigner leurs patients : les antibiotiques manquent, de même que les compresses, les appareils respiratoires ou les traitements destinés aux malades chroniques.

Les pannes de courant à répétition plongent les hôpitaux dans le noir et empêchent toute utilisation des appareils de dialyse et des scanners.

Selon les Nations unies, un quart des 30 millions de Vénézuéliens ont besoin d'une aide urgente. D'après un rapport de l'organisation, quelque 3,7 millions d'entre eux souffrent de malnutrition, et au moins 22% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique.

- "Politisation"-

La Croix-Rouge vénézuélienne veut, elle, éviter "la politisation de la réussite" de l'opération humanitaire de mardi, selon les mots de son patron Mario Villarroel.

Mais cela parait très difficile, tant l'aide humanitaire est au centre de la bataille politique qui se joue entre le chef de l'Etat Nicolas Maduro et l'opposant Juan Guaido, depuis que ce dernier s'est autoproclamé président par intérim le 23 janvier. Il a depuis été reconnu comme tel par une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis.

Peu après l'arrivée de l'avion affrété par la Croix-Rouge à Caracas, Juan Guaido a jugé que cette aide revenait à un "aveu d'échec du régime qui niait l'existence d'une urgence humanitaire il y a quelques semaines encore". Et d'évoquer "un palliatif pour maîtriser une urgence".

La crise, a-t-il affirmé, ne pourra être résolue qu'une fois que le gouvernement qui se réclame d'Hugo Chavez (1999-2013) aura "cessé d'usurper" le pouvoir.

Le gouvernement vénézuélien a, lui, salué l'arrivée de l'aide humanitaire comme fruit du travail de Nicolas Maduro "pour protéger le peuple vénézuélien" grâce au travail entrepris avec la Croix-Rouge, comme l'a affirmé le ministre des Affaires étrangères Jorge Arreaza.

Car M. Maduro avait accepté la semaine dernière de "travailler avec les agences de l'ONU pour apporter toute l'aide humanitaire qu'il est possible d'apporter", après une rencontre avec le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer.

Pour le pouvoir, les sanctions et le "blocus" de Washington - son ennemi le plus acharné - sont seuls responsables de ses problèmes d'approvisionnement en nourriture et en médicaments.

Le camp de Juan Guaido met au contraire en avant "l'incurie" et "la corruption" du gouvernement Maduro pour expliquer la situation actuelle.

Le 23 février, les partisans du chef de file de l'opposition ont tenté de faire entrer plusieurs tonnes d'aide humanitaire stockées aux portes du Venezuela : en Colombie, au Brésil et sur l'île néerlandaise de Curaçao.

Les camions chargés de produits de première nécessité, envoyés essentiellement des Etats-Unis, ont dû rebrousser chemin face au blocage frontalier ordonné par le gouvernement. Sept personnes ont été tuées et plusieurs centaines d'autres blessées dans des heurts.

Le président Maduro avait alors dénoncé l'opération comme un prétexte en vue d'une intervention militaire.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

L’info du jour | 26 avril - Soir

Pékin et Washington doivent être "des partenaires, pas des rivaux" affirme Xi à Blinken

Les rebelles houthis mènent de nouvelles attaques