Dénégations, tweets et pressions: l'offensive Trump face à l'enquête russe

Le président américain Donald Trump
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Menacé par l'enquête russe, Donald Trump a ignoré tous les appels à la prudence formulés par ses conseillers, tweetant sans relâche, refusant de coopérer, exerçant des pressions tous azimuts. Et cette stratégie semble avoir porté ses fruits.

Le président américain a exulté jeudi après la publication du rapport du procureur spécial Robert Mueller qui, en 22 mois d'enquête, n'a pas trouvé de preuves d'une entente entre Moscou et son équipe de campagne en 2016.

"Comme je l'ai toujours dit, il n'y a eu AUCUNE COLLUSION, AUCUNE OBSTRUCTION", a tweeté Donald Trump en disant passer une "très bonne journée".

L'enquête sur les ingérences russes dans la présidentielle a empoisonné sa présidence bien avant la nomination du procureur Mueller et, dès le début, Donald Trump a adopté une ligne offensive, faite de dénégations, de contre-attaques et de pressions.

En janvier 2017, quand les agences de renseignement ont révélé que la Russie avait tenté d'influer sur l'élection en sa faveur, il a dénoncé des "Fake news".

Le milliardaire républicain a aussi commencé à s'en prendre aux enquêteurs, allant jusqu'à limoger le chef du FBI James Comey en mai 2017, malgré les mises en garde de son entourage.

Comme ses conseillers l'avaient prédit, cette révocation s'est retournée contre lui: le président a été accusé de vouloir torpiller l'enquête. Pour éteindre l'incendie, l'administration a dû nommer un procureur spécial.

- "Chasse aux sorcières" -

Selon le rapport Mueller, Donald Trump a alors paniqué. "C'est la fin de ma présidence, je suis foutu", aurait-il déclaré.

Dès le lendemain, il est reparti au front, menant une opération de relations publiques guidée par ses seuls instincts.

"C'est la pire chasse aux sorcières de l'histoire politique américaine", a-t-il tweeté en déroulant un récit qu'il n'a cessé de reprendre depuis: l'enquête russe est une "arnaque" orchestrée par des démocrates aigris par leur défaite et des "flics véreux".

Avec la chaîne Fox News comme caisse de résonance, ce message a convaincu la base de son électorat et les républicains ont continué de faire bloc autour de lui.

En coulisses, il a ordonné de limoger Robert Mueller mais les juristes de la Maison Blanche s'y sont opposés.

Ils ont aussi tenté de le convaincre de coopérer avec le procureur spécial, mais Donald Trump a tout fait pour éviter un interrogatoire en bonne et due forme.

Tout juste a-t-il accepté des questions écrites mais ses réponses se sont avérées "inadéquates", selon le rapport du procureur spécial. "Je ne me rappelle pas", dit-il une trentaine de fois.

Pressé par le temps, M. Mueller a renoncé à formuler des demandes supplémentaires.

- Avocat militant -

En public et en privé, le locataire de la Maison Blanche s'est adressé aux témoins-clés de l'enquête, se montrant tour à tour cajoleur ou menaçant, au risque d'être accusé de subornation.

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Pour Donald Trump, son statut de président lui donne beaucoup de "droits".

Et de toute manière, estime-t-il, le combat ne se jouait pas sur un terrain légal, mais dans l'opinion.

En 2018, il a recruté comme avocat Rudy Giuliani qui partage son approche offensive de la politique.

Omniprésent sur les plateaux de télévision, l'ancien maire de New York s'est fait plus militant qu'avocat, présentant le magnat de l'immobilier comme victime d'une persécution politique.

Finalement, Donald Trump s'est débarrassé de son ministre de la Justice Jeff Sessions en novembre 2018 pour le remplacer par Bill Barr, un juriste chevronné qui avait attiré son attention quelques mois plus tôt en critiquant le procureur Mueller.

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Celui-ci a joué le rôle attendu: après avoir lu le rapport du procureur spécial, il a conclu ne pas avoir matière à poursuivre le président pour entrave à la justice.

"GAME OVER", a tweeté Donald Trump.

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