Attentats au Sri Lanka : silence dans les rues après la mort de dizaines d'enfants

Attentats au Sri Lanka : silence dans les rues après la mort de dizaines d'enfants
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Les rues de Katuwapitiya au Sri Lanka, habituellement animées par des bruits de jeux d'enfants, sont plombées par un silence pesant après les attentats de Pâques qui ont tué au moins 45 enfants.

"Ces rues sont normalement remplies d'enfants en train de jouer", témoigne Suraj Fernando, dont le petit-fils de 12 ans Enosh figure au nombre des victimes. "Maintenant, tout le monde reste à l'intérieur parce qu'ils sont tristes et effrayés".

Katuwapitiya fait partie de la ville de Negombo, où un kamikaze s'est fait exploser à l'église Saint-Sébastien, l'une des trois églises et trois hôtels frappés dimanche.

Mais l'explosion à Saint-Sébastien a été la plus meurtrière, et son impact sur Katuwapitiya est évident : quasiment chaque rue compte l'histoire d'un terrible chagrin.

Anusha Kumari, 43 ans, a tout perdu : son mari Dulip, son fils de 13 ans Vimukthi et sa fille de 21 ans, Sajeni. "Nous étions une famille tellement unie, mais maintenant il ne reste plus que moi", raconte-t-elle en pleurant.

Sa belle-sœur habitait à côté avec ses trois enfants âgés de 7 à 13 ans : ils ont tous été tués.

- Sous le choc -

Selon l'Unicef, au moins 45 enfants ont été tués dimanche, dont 27 à Negombo. Parmi eux figure Shine Fernando, 13 ans. Avant son enterrement, elle a été exposée dans un cercueil ouvert revêtue d'une robe rose, les deux mains enserrées par un chapelet.

Son père Tushara n'arrivait plus à parler.

Les habitants vont de maison en maison pour présenter leurs condoléances et tenter de réconforter les parents inconsolables.

Le père d'Enosh, Ranjeewa Silva, qui porte des bandages sur son oreille gauche et son bras, pleure en montrant les dessins de son fils représentant des animaux, des voitures et des paysages.

"Il était très intelligent et créatif. Il adorait le foot et connaissait tous les joueurs du monde entier. Son préféré était Lionel Messi".

Sa mère est assise, complètement abattue et sous le choc. Selon ses proches, elle n'a pas mangé ou parlé depuis la tragédie.

- 'Mon meilleur ami' -

Le frère d'Enosh, Dimithra, est lui aussi en état de choc: "On s'amusait toujours ensemble. Il était comme mon meilleur ami", se rappelle l'adolescent de 15 ans en esquissant un sourire. "Enosh était toujours prêt à faire la comédie et des discours devant tout le monde. C'était le membre le plus important de notre famille".

Nombreux sont les habitants qui ont accroché des drapeaux blancs dans leur jardin ou sur leur maison le long des rues ponctuées de cocotiers, pour manifester leur respect aux nombreuses victimes.

Dans les rues proches de l'église Saint-Sébastien, des banderoles rendant hommage aux victimes sont accrochées aux barrières de leurs anciennes maisons.

Nombre d'entre elles sont ornées de photos d'enfants souriants, d'autres montrent des parents qui ont laissé leurs enfants orphelins.

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Les écoles de Negombo sont fermées cette semaine, et quand les cours reprendront lundi, les petites victimes seront encore là à travers leurs chaises vides.

"Nous vies se sont effondrées", résume le grand-père d'Enosh, Suraj Fernando. "Nos cœurs se sont brisés".

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