Dans le Golfe, de mystérieux "actes de sabotage" contre quatre navires

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Quatre navires ont été endommagés par de mystérieux "actes de sabotage" dimanche au large des Emirats arabes unis, dans un contexte de tensions croissantes dans le Golfe. Voici ce que l'on sait:

- Que s'est-il passé? -

Deux pétroliers saoudiens Al-Marzoqah et Amjad, un norvégien, l’Andrea Victory, et le cargo émirati A. Michel ont été attaqués dimanche au large de l'émirat de Fujairah, selon le gouvernement d'Abou Dhabi.

Le tanker norvégien a été "touché par un objet indéterminé" qui a fait un trou dans sa coque, a indiqué la compagnie Thome, qui a affrété l’Andrea Victory. Il n'y a pas eu de victimes et le bateau n'a pas coulé.

Le ministre de l'Energie saoudien Khaled al-Falih a indiqué que les deux tankers du royaume avaient subi des "dommages importants", mais qu'il n'y avait pas eu de blessé ou de marée noire.

Ni l'Arabie saoudite ni les Emirats, deux alliés de Washington, n'ont donné d'autres détails sur ces attaques.

Mardi, M. Falih a par ailleurs annoncé que deux stations de pompage avaient été visées par une attaque de drones près de la capitale Ryad. Les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l'Iran, ont reconnu avoir visé des "installations vitales" saoudiennes.

- Qui est derrière ces attaques? -

Sur les incidents maritimes au large de Fujairah, il n'y a eu aucune revendication, et aucune accusation n'a été faite par Ryad ou Abou Dhabi. Les Emirats arabes unis ont promis une enquête "professionnelle" et transparente.

Interrogé sur un éventuel rôle iranien, l'émissaire des Etats-Unis pour l'Iran, Brian Hook, n'a pas souhaité faire de commentaire, se bornant à dire que les autorités américaines allaient apporter leur assistance aux enquêteurs, à la demande des Emirats.

Enfin, si l'attaque de drones en Arabie saoudite a elle été revendiquée par les rebelles Houthis, aucun lien n'est prouvé à ce jour entre les deux événements.

- Quelles réactions? -

Principale rivale de l'Iran chiite au Moyen-Orient, l'Arabie saoudite a condamné un "acte criminel" qui constitue une "sérieuse menace" à la navigation maritime et a "une incidence néfaste sur la paix".

Sans accuser explicitement l'Iran, le président américain Donald Trump a mis en garde Téhéran: "S'ils font quelque chose, ils vont souffrir énormément".

Placée sur la défensive, la République islamique a jugé ces actes "préoccupants et regrettables" et appelé à une enquête.

L'Allemagne et la Grande-Bretagne ont exprimé leur inquiétude face au risque d'un conflit "par accident", lors d'une visite du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo à Bruxelles.

"Nous sommes préoccupés" et "appelons toutes les parties concernées à la retenue pour le bien de la paix régionale", a également clamé un porte-parole de l'ONU, Farhan Haq.

- Quel est l'importance de ce site? -

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Le port de Fujairah est le seul terminal des Emirats arabes unis situé sur la côte de la mer d'Arabie, qui contourne le détroit d'Ormuz, par où passent la plupart des exportations de pétrole du Golfe.

A plusieurs reprises, l'Iran a menacé de fermer ce détroit stratégique, crucial pour la navigation mondiale et le commerce pétrolier, en cas de confrontation avec les Etats-Unis.

Selon l'Agence d'information sur l'énergie du gouvernement américain (AIE), 35% du pétrole transitant par voie maritime passe par le détroit d'Ormuz.

Une des perturbations majeures du transport pétrolier dans cette région remonte à 1984 pendant le conflit Iran-Irak (1980-1988) lors de la phase dite de la "guerre des pétroliers". Plus de 500 navires avaient été détruits ou endommagés.

En juillet 1988, un Airbus A-300 de la compagnie nationale Iran Air, assurant la liaison entre Bandar-Abbas et Dubaï (Emirats arabes unis), avait été abattu par deux missiles d'une frégate américaine qui patrouillait dans le détroit. 290 personnes avaient été tuées.

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L'équipage de l'USS Vincennes avait affirmé avoir pris l'Airbus pour un chasseur iranien animé d'intentions hostiles.

- Quels sont les enjeux? -

Le récent déploiement américain d'un navire de guerre transportant des véhicules, notamment amphibies, et d'une batterie de missiles Patriot, d'un porte-avions et de bombardiers B-52 fait craindre un embrasement.

Le conseiller à la sécurité nationale américain John Bolton a indiqué que cet envoi était "un message clair et sans équivoque au régime iranien: nous répondrons de manière implacable à toute attaque contre les intérêts des Etats-Unis ou de nos alliés".

Téhéran s'est lui affranchi la semaine dernière de deux engagements pris dans le cadre de l'accord sur le nucléaire conclu en 2015 avec plusieurs grandes puissances et duquel s'est retiré Washington unilatéralement.

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Le président Hassan Rohani a argué lundi soir que l'Iran était "trop grand pour être intimidé".

"Si nous arrivons à survivre les neuf prochains mois, l'ennemi perdra espoir et arrêtera de (nous) mettre sous pression", a ajouté Mohammad Nahavandian, un conseiller de M. Rohani.

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