Yémen: les rebelles Houthis ont remis le contrôle des ports de Hodeida, confirme l'ONU

Des gardes-côtes à l'entrée du port de Salif au Yémen, le 13 mai 2019
Des gardes-côtes à l'entrée du port de Salif au Yémen, le 13 mai 2019 Tous droits réservés -
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Les Nations unies ont confirmé mardi que les rebelles Houthis avaient remis à des gardes-côtes le contrôle de trois ports de la région stratégique de Hodeida (ouest), conformément à l'accord interyéménite signé fin 2018, dont la mise en oeuvre reste toutefois semée d'embûches.

"Il reste encore beaucoup de travail à faire pour éliminer les signes (de présence militaire), mais la coopération a été très bonne", s'est félicité le président du Comité de coordination des redéploiements, le général danois Michael Lollesgaard, cité dans un communiqué.

Les Houthis avaient annoncé samedi le début de leur retrait des ports de Hodeida, Salif et Ras Issa, au centre d'un bras de fer depuis 2018 avec la coalition militaire progouvernementale dirigée par Ryad et Abou Dhabi.

Les forces loyalistes avaient toutefois aussitôt dénoncé une "manipulation", accusant les Houthis de remettre le contrôle à des gardes-côtes qui leur sont favorables.

L'ONU n'a fourni aucune indication sur la composition de cette "garde côtière" à laquelle les rebelles ont transféré "la sécurité des ports".

Le retrait des rebelles de ces trois ports --dont celui d'Hodeida, crucial pour les importations et l'aide humanitaire-- fait partie d'un accord de redéploiement des belligérants dans la région, conclu en décembre lors de pourparlers sous l'égide de l'ONU en Suède.

Des membres de la Mission des Nations unies chargée de soutenir l'accord de Hodeida ont constaté le redéploiement de rebelles, "en partie comme convenu dans le cadre de la première phase" du redéploiement, est-il précisé dans le communiqué.

Le gouvernement yéménite, de son côté, "s'est engagé à exécuter sa part de la phase 1 (des redéploiements) à la demande de l'ONU", avait indiqué la Mission des Nations unies dimanche, sans autres détails.

Mohammed Abdelsalam, porte-parole des Houthis, soutenus par l'Iran, a indiqué mardi sur Twitter que les rebelles "avaient rempli leur engagement concernant la première phase du redéploiement".

La coalition militaire progouvernementale n'a pas encore réagi à ces développements.

M. Lollesgaard a appelé les deux camps à "finaliser les négociations en suspens pour permettre la mise en oeuvre complète des phases 1 et 2 de l'accord d'Hodeida".

"Ces étapes sont significatives dans le cadre de la première phase du redéploiement à Hodeida, (accord) auquel les deux parties continuent d'exprimer leur engagement", est-il encore indiqué dans le communiqué.

- "Vérification formelle" -

Selon Adam Baron, analyste associé au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), la mise en oeuvre de l'accord à Hodeida ne témoigne de progrès que sur "un aspect du conflit".

L'accord de désengagement à Hodeida n'en reste pas moins la meilleure chance à ce jour de faire progresser la paix au Yémen, selon des experts.

Annoncé à plusieurs reprises par les Nations unies, notamment en février et en avril, le retrait effectif des belligérants a tardé à être mis en oeuvre, inquiétant la communauté internationale.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se pencher mercredi sur la question de Hodeida, dans un contexte de tensions accrues dans le Golfe après des "actes de sabotage" contre quatre navires dont deux tankers saoudiens dimanche au large des Emirats arabes unis.

Et, mardi, des drones ont attaqué des installations pétrolières en Arabie saoudite. La chaîne de télévision des Houthis a fait état d'une "opération militaire majeure" avec "l'utilisation de sept drones" contre des "installations vitales" saoudiennes.

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Il s'agit d'une "réponse aux crimes" de Ryad au Yémen, a déclaré Mohammed Abdelsalam.

- "Manque de confiance" -

La guerre au Yémen oppose depuis plus de quatre ans des forces progouvernementales aux rebelles Houthis, qui contrôlent de vastes zones de l'ouest et du nord du Yémen dont la capitale Sanaa.

Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires.

Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux-tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon l'ONU.

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Le processus initié en Suède, le premier depuis 2016, avait suscité des espoirs, les parties ayant conclu une trêve qui semble à peu près tenir à Hodeida, ainsi qu'un accord pour la libération de milliers de prisonniers. Cependant, ces libérations n'ont toujours pas eu lieu.

Conclu en décembre 2018, cet accord visait à mettre fin à de violents combats autour de Hodeida après des mois d'offensive militaire des forces progouvernementales.

Selon des experts, cet accord reste très difficile à exécuter en raison de ses lignes "floues" et du "manque de confiance" entre les deux parties.

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