France : après "Pendez les Blancs", le rappeur Nick Conrad récidive avec "Doux Pays"

Nick Conrad à son arrivée au tribunal de Paris, le 9 janvier 2019
Nick Conrad à son arrivée au tribunal de Paris, le 9 janvier 2019 Tous droits réservés Philippe LOPEZ / AFP
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Par Vincent Coste avec AFP
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C'était à prévoir... La mise en ligne de "Doux Pays", où le rappeur s'en prend à la France en utilisant des propos provocateurs, a déclenché une nouvelle polémique. Le ministre de l'Intérieur a saisi la justice en dénonçant des "propos inqualifiables" et "un clip odieux".

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Nick Conrad, le rappeur "bad buzz", est de retour. La mise en ligne de son dernier titre "Doux pays", où il s'en prend en mode "hardcore" à la France, a suscité (est-ce une surprise ?) une nouvelle polémique. Ce dimanche, le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, a ainsi indiqué sur les réseaux sociaux avoir saisi la justice après la publication du nouveau clip de Nick Conrad, condamné en mars dernier pour un précédent morceau qui appelait à "pendre les Blancs".

Dans son tweet, Christophe Castaner, actuellement en déplacement en Côte d'Ivoire, a indiqué avoir aussi signalé la nouvelle production de Nick Conrad à la plateforme Pharos, un outil chargé de la lutte contre les contenus illicites sur internet et mis en place par le département de lutte contre la cybercriminalité de la police française.

Dans "Doux pays", toujours visible sur YouTube, Nick Conrad multiplie les propos provocateurs envers la France : "J'ai baisé la France jusqu'à l'agonie", "Cet Hexagone, j'encule sa grand-mère". Le rappeur s'en prend également à ceux qui avaient fustigé son précédent clip "Pendez les Blancs", qui avait créé la polémique à l'automne et lui a valu d'être condamné par la justice. Nick Conrad, le pseudonyme utilisé par cet homme de 35 ans , avait en effet écopé le 19 mars de 5 000 euros d'amende avec sursis pour provocation au crime.

Capture page Nick Conrad sur Youtube
Tweet de Gérard Collomb visible dans le clip "Doux pays" de Nick ConradCapture page Nick Conrad sur Youtube

Son nouveau clip s'ouvre d'ailleurs sur plusieurs extraits de journaux télévisés évoquant la première controverse autour de "Pendez les Blancs" et sur les déclarations outrées de Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur au moment de la polémique.

Il se clôt sur un message tentant d'expliquer sa démarche. "Le mot France est ici à considérer comme mentalité française, médias etc. qui se sont arrogés le droit de qualifier Nick Conrad en des termes inexacts plus que d'ouvrir le débat épineux", est ainsi indiqué à la fin du clip.

Capture page Nick Conrad sur Youtube
Texte présent après le clip où Nick Conrad explique sa démarcheCapture page Nick Conrad sur Youtube=

Réactions en chaîne

Le ministre de l'Intérieur n'a pas été le seul à condamner la nouvelle production du rappeur. Les propos de Nick Conrad ont été dénoncés par d'autres membres du gouvernement, à l'image de Franck Riester. Le ministre de la Culture Franck Riester, en reprenant le message de Christophe Castaner, a ajouté qu'il ne fallait avoir "Aucune tolérance face à ceux qui incitent à la haine et à la violence !".

"Doux pays" a également suscité des réactions de nombreux responsables politiques, le plus souvent classés à droite de l’échiquier politique.

Nicolas Dupont-Aignan, le dirigeant de Debout la France a vivement critiqué le clip en indiquant qu'il était le résultat de "30 ans de communautarisme".

La tête de liste Les Républicains aux européennes, François-Xavier Bellamy, a lui jugé qu'il y a "Aucune tolérance à avoir pour ce qui n'est rien d'autre qu'une incitation à la haine".

La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), déjà partie civile lors de procès de Nick Conrad en janvier dernier, a de nouveau pris position contre le rappeur.

Un artiste...sorti de nulle part

La notoriété de Nick Conrad était proche du zéro avant la mise en ligne en septembre 2018 de son titre "Pendez les Blancs" ou PDL . Le rappeur auto-produit ne comptabilisait en effet qu'une maigre centaine d'abonnés sur ses différentes plateformes de diffusion, ainsi que ses comptes sur les réseaux sociaux. La chanson avait été dans un premier temps "exhumée" par des personnes proches de l'extrême droite, jugeant être en présence manifeste d'un cas manifeste de "racisme anti-blancs". Des responsables français d’extrême-droite et de droite avaient ensuite relayé l'affaire.

Des personnalités de gauche, telles que Jean-Luc Mélenchon, ont aussi pris position contre l'artiste. Le leader de la France Insoumise a ainsi affirmé qu' "En France, le racisme n'est pas une opinion mais un délit".

Face à la polémique, le rappeur s'était défendu "d'être raciste" en expliquant que PDL était "un message d'amour en profondeur, plus qu'un message de haine". Ces explications n'avaient pas convaincu grand monde. Avec "Doux pays", Nick Conrad va sans doute devoir une nouvelle fois jouer l'exégète de ses propres textes.

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