Européennes: novices en politique, ils se sont lancés à cause du Brexit

Européennes: novices en politique, ils se sont lancés à cause du Brexit
Par AFP
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Ils n'avaient jamais fait de politique mais se sont jetés à l'eau à cause du Brexit: Jessica Simor et James Wells sont candidats aux élections européennes au Royaume-Uni, avec des positions radicalement opposées.

Il y a deux mois, James Wells, 46 ans, travaillait encore pour l'ONS, l'office national des statistiques. Aujourd'hui, il est numéro 2 sur la liste du Parti du Brexit au Pays de Galles après avoir démissionné.

"Tout s'est passé très rapidement", raconte-t-il à l'AFP. L'élément déclencheur a été sa participation il y a deux mois à une marche du mouvement Leave means Leave ("Sortir veut dire sortir") partie du nord de l'Angleterre pour rallier Londres le 29 mars, date où le pays était censé quitter l'Union européenne.

Repoussé à deux reprises, ce divorce historique est désormais programmé pour le 31 octobre au plus tard, ce qui a contraint le gouvernement à organiser en catastrophe des élections européennes qui se tiennent, paradoxalement, près de trois ans après le référendum en faveur du Brexit.

Lors de cette marche, "j'ai rencontré des gens fantastiques qui m'ont vraiment inspiré et c'est là que j'ai réalisé que je voulais faire plus que simplement râler, envoyer des lettres à mon député et hurler contre la télé chaque soir en regardant les débats au Parlement", explique-t-il.

Il a donc envoyé sa lettre au parti, qui l'a reçu pour un entretien et lui a proposé une place. Quelques jours plus tard il démissionnait -il ne pouvait rester fonctionnaire et se présenter aux élections - et commençait à faire campagne.

"En deux semaines, je suis passé d'un emploi stable au statut de candidat, répondant aux journalistes", dit-il à l'AFP, évoquant un "tourbillon".

Ce père de deux enfants avoue que c'est "un gros pari": il pourrait ne pas être élu, et même élu, ne siéger que quelques semaines au parlement européen avant d'être au chômage technique avec la sortie de son pays de l'UE. En cas de défaite, il prévoit de prendre des vacances et de "passer du temps avec ses enfants". "Puis je chercherai un autre job", dit-il, envisageant de proposer sa candidature comme député lors d'éventuelles prochaines élections législatives.

- "Très amusant" -

De l'autre côté de l'échiquier politique, Jessica Simor, avocate de 51 ans, s'est engagée pour Change UK à Londres. Comme son adversaire politique le Parti du Brexit, Change UK est un nouveau-venu sur la scène politique britannique. Créées il y a quelques mois, les deux formations se targuent d'un certain succès, revendiquant chacune environ 100.000 membres.

Dans la capitale, qui a voté à près de 60% pour rester dans l'UE, ça marche "très bien pour le parti", affirme la candidate, septième sur la liste. "A Londres, il y a un très grand désir de rester dans l'UE (...) Les gens veulent arrêter (le Brexit)". L'enjeu est plutôt de les "convaincre d'aller voter", explique-t-elle.

C'est la première campagne de cette avocate spécialisée dans le droit public et européen, qui avait d'abord choisi de combattre le Brexit dans les tribunaux. Elle avait ainsi défendu un homme qui avait attaqué la décision de la Première ministre Theresa May de lancer les négociations du divorce avec l'UE sans consulter le Parlement.

"Puis les élections sont arrivées et ça m'a semblé l'occasion de faire entendre ma voix", explique-t-elle. Cette mère de deux enfants s'est mise à la distribution de tracts à la sortie du métro et aux réunions politiques le soir dans les pubs. "Je pensais que ce serait vraiment ennuyeux mais c'est très amusant et intéressant".

S'ils ne prescrivent pas le même remède, Mme Simor et M. Wells posent un même diagnostic. "Les gens en ont marre de leurs députés et du système politique à deux partis, ils veulent du changement", dit M. Wells.

"Le Parti conservateur et le Labour doivent se désagréger, il nous faut un nouveau système, avec une dose de proportionnelle", estime Mme Simor.

Les deux partis n'ont toutefois pas le même succès, à en croire les sondages: ils placent le Parti du Brexit en tête avec environ 30% des voix contre 5% pour Change UK.

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