Mondial-2019: même au Vatican, le football s'ouvre aux femmes

Séance d'entraînement pour les joueuses du Vatican, le 23 mai 2019 à Rome
Séance d'entraînement pour les joueuses du Vatican, le 23 mai 2019 à Rome Tous droits réservés Andreas SOLARO
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Maillot et chaussettes jaunes, short blanc, quelle est cette mystérieuse équipe féminine qui tente tant bien que mal de résister aux jeunes championnes de l'AS Rome ? Les indices sont sur le blason: Clés de Saint-Pierre et tiare pontificale, il s'agit de la sélection féminine du Vatican.

L'équipe masculine du plus petit Etat de la planète existe depuis plus de 35 ans et elle a même été dirigée le temps d'un match, en 2010, par le légendaire entraîneur italien Giovanni Trapattoni.

Le Vatican a aussi son propre championnat (masculin) qui, depuis 48 ans, voit s'affronter huit équipes, parmi lesquelles celles des Gardes Suisses, des Musées ou des services économiques...

"Donc on a pensé que le moment était venu d'essayer d'organiser quelque chose, des entraînements et des matches, aussi pour les femmes", a expliqué à l'AFP Danilo Zennaro, le responsable des sélections au sein de l'association sportive du Vatican.

Alors, depuis quelques mois, un groupe d'une vingtaine de femmes, employées du Vatican, épouses d'employés du Vatican ou salariées de l'hôpital pédiatrique Bambino Gesù, qui dépend du Saint-Siège, se retrouvent une à deux fois par semaine sur les terrains du centre sportif Pie XI.

- 'Assez hétérogène' -

Les murailles de l'Etat pontifical sont en juste en contrebas et du terrain d'honneur, la vue sur la coupole de Saint-Pierre est l'une des plus spectaculaires de Rome.

Un maillot de la Colombie floqué Falcao, quelques shorts et chaussettes de la Roma, plus de baskets que de crampons, les tenues d'entraînement sont dépareillées, les gestes techniques incertains et l'on frappe surtout de la pointe du pied.

Mais le travail est sérieux car ce mardi soir du mois de mai, il s'agit de préparer le match contre la "Primavera" de la Roma, puis un tournoi à Vienne au mois de juin, et la séance va se prolonger jusqu'à près de 23 heures.

"On est un groupe assez hétérogène. Il y a des jeunes de 25-26 ans, des mères de famille de 50 ans... C'est beau de se retrouver sur le terrain et de voir les maris et les enfants qui nous attendent et nous soutiennent de l'autre côté du grillage", raconte Maura Turoli, 35 ans, employée au Vatican, pas la moindre expérience dans le football et désormais défenseure de sa sélection.

Même si le pape François a récemment parlé du football comme du "plus beau des jeux", l'association des trois mots "football", "femmes" et "Vatican" ne va pas forcément de soi. "Pas compatibles ? On va essayer de démentir cette idée et de montrer qu'on a notre place sur le terrain", assure Maura Turoli.

"Ca va au-delà du sport", juge de son côté sa coéquipière Floriana Di Iorio, qui faisait déjà partie de l'équipe féminine de l'hôpital Bambino Gesù et qui veut "faire passer un message de grande ouverture".

- Douleurs et problèmes -

"Le sport est l'instrument par lequel nous voulons montrer la figure de la femme à 360 degrés et dans toutes ses nuances", explique-t-elle.

"L'objectif principal est de faire passer un message d'union, d'être constantes, de garder notre enthousiasme et peut-être aussi d'être des exemples dans des mondes où le rôle de la femme est encore vu de façon un peu marginale."

Un "esprit d'union", c'est aussi ce que souhaite porter l'entraîneur de cette équipe, Gianfranco Guadagnoli, lui-même employé à la Poste du Vatican et qui coache aussi la sélection masculine.

"On vient seulement de créer un groupe. Les premiers entraînements, ça a été des douleurs, des problèmes... Mais elles font mieux que prévu", raconte-t-il.

"On n'a encore jamais fait de match à 11 et sur un grand terrain mais la Roma s'est proposée et on a accepté, bien sûr. On va essayer, même si nos moyens ne sont pas ceux d'une équipe de Serie A. Ca n'est pas grave, on y va avec nos qualités et ce qui arrivera arrivera, sans problèmes ni drames."

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Ni drames ni problèmes mais un match raisonnablement ramené à deux fois 20 minutes pour une défaite à deux chiffres. C'était une première et l'équipe féminine du Vatican est désormais baptisée.

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