Soudan: les militaires tentent de disperser le sit-in par la force

Des Soudanais manifestent à Khartoum, le 31 mai 2019
Des Soudanais manifestent à Khartoum, le 31 mai 2019 Tous droits réservés ASHRAF SHAZLY
Tous droits réservés ASHRAF SHAZLY
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Le Conseil militaire à la tête du Soudan tente lundi de faire disperser "par la force" le sit-in à Khartoum où des milliers de manifestants réclament le transfert du pouvoir aux civils, selon le mouvement de contestation.

Le Comité central des médecins soudanais, proche du mouvement de contestation, a fait état de deux morts et plusieurs blessés.

Depuis le 6 avril, des milliers de manifestants campent devant le siège de l'armée à Khartoum. Après avoir demandé le soutien des militaires contre le président Omar el-Béchir, ils réclament désormais le départ du pouvoir des généraux qui avaient évincé le chef de l'Etat le 11 avril.

Des négociations entre les deux camps visant à former un Conseil souverain, censé assurer la transition politique pour trois ans, ont échoué le 20 mai et le Conseil militaire a multiplié depuis les mises en garde à l'encontre du mouvement de contestation.

Il a notamment dénoncé des débordements autour du sit-in, les qualifiant de "menace pour la sécurité et la paix publiques" et promettant d'agir "avec détermination" face à cette situation.

"Une tentative du Conseil militaire de disperser le sit-in par la force est en cours", a déclaré lundi dans un communiqué l'Association des professionnels soudanais (SPA), acteur majeur de la contestation.

"J'entends des bruits de coups de feu et je vois la fumée s'échapper de la zone de sit-in", a indiqué à l'AFP un témoin habitant à proximité.

Un autre résident a déclaré à l'AFP que des forces en uniforme de police tentent d'expulser les manifestants d'une rue près du sit-in.

La SPA a condamné un "massacre sanglant" appelant les Soudanais à "la désobéissance civile totale pour renverser le Conseil militaire perfide et meurtrier".

Elle a également appelé les "révolutionnaires" à se rendre dans les rues pour poursuivre leurs marches de protestation.

Plusieurs personnes ont été tuées ces derniers jours dans des circonstances peu claires à proximité du lieu du sit-in.

Des soldats et des agents des forces de sécurité avaient été déployés samedi autour de la rue du Nil, près du lieu du sit-in, empêchant l'accès à cette zone.

La SPA avait accusé le même jour les militaires de "planifier de façon systématique et de s'employer à disperser le sit-in pacifique (...) avec une force et une violence excessives".

Le mouvement de contestation avait appelé à une grève générale mardi et mercredi à travers le pays où elle avait été observée dans divers secteurs d'activité.

Le chef du Conseil militaire au pouvoir, Abdel Fattah al-Burhane, s'est rendu récemment en Egypte, aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite, trois pays qui lui ont affiché leur soutien.

Le Conseil militaire avait fermé la semaine dernière le bureau à Khartoum de la chaîne qatarie Al Jazeera qui a dénoncé une "totale violation de la liberté de la presse".

A la tête du Soudan pendant près de 30 ans, Omar el-Béchir a été destitué et arrêté par l'armée le 11 avril sous la pression d'un mouvement inédit déclenché le 19 décembre par la décision des autorités de tripler le prix du pain dans un pays miné par une grave crise économique.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Une résolution de l'ONU accorde de nouveaux droits à la Palestine, relançant sa demande d'adhésion

L’info du jour | 10 mai - Soir

No Comment : les grandes villes européennes aux couleurs de l'UE