Yémen: Ryad promet de riposter à une attaque rebelle sur un aéroport saoudien

Panneau indiquant l'aéroport d'Abha, dans le sud-ouest de l'Arabie saoudite, visé par une attaque des rebelles yéménites le 12 juin 2019
Panneau indiquant l'aéroport d'Abha, dans le sud-ouest de l'Arabie saoudite, visé par une attaque des rebelles yéménites le 12 juin 2019 Tous droits réservés -
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La coalition antirebelles au Yémen, dirigée par l'Arabie saoudite, a promis une riposte "rapide et ferme" à une attaque au missile contre un aéroport international saoudien qui a blessé mercredi 26 civils de différentes nationalités.

L'attaque, deux jours après l'interception par la défense anti-aérienne saoudienne de deux drones lancés par les rebelles Houthis du Yémen, risque de provoquer une escalade militaire au moment où l'ONU tente de relancer un processus politique.

Vingt-six civils ont été blessés mercredi matin dans l'explosion d'un "projectile" tiré contre l'aéroport d'Abha, dans le sud-ouest de l'Arabie saoudite, a annoncé la coalition qui intervient militairement au Yémen.

Trois femmes --une Saoudienne, une Indienne et une Yéménite--, ainsi que deux enfants saoudiens, figurent parmi les blessés, a précisé son porte-parole, le colonel Turki al-Maliki. Huit des blessés ont été hospitalisés et les autres soignés sur place.

Le projectile a légèrement endommagé la salle d'arrivée de l'aéroport par laquelle "transitent des milliers de voyageurs tous les jours", selon le colonel Maliki.

Après quelques retards, le trafic aérien a repris normalement, selon le site internet de l'aéroport.

- "Autodéfense" -

La chaîne de télévision Al-Massirah, contrôlée par les Houthis, a fait de son côté état d'un tir de missile de croisière sur l'aéroport d'Abha ayant atteint son "objectif".

Le colonel Maliki a indiqué que les autorités n'avaient pas encore identifié le projectile.

Il a dénoncé une attaque dirigée contre des civils qui "équivaut à un crime de guerre".

C'est la preuve que les rebelles yéménites "continuent de recevoir des armes nouvelles et sophistiquées", a-t-il ajouté en accusant "le régime iranien de continuer d'apporter, au-delà de ses frontières, son soutien aux actions terroristes".

L'officier saoudien a promis une riposte "rapide et ferme à ces actions de manière à dissuader les milices terroristes et à protéger les civils".

Le gouvernement yéménite a dénoncé une attaque effectuée "sous la supervision d'experts iraniens".

Le porte-parole des Houthis, Mohammed Abdelsalam, a lui parlé d'un tir d'"autodéfense", alors que se poursuivent le "blocus" du Yémen, la fermeture de l'aéroport de Sanaa et "l'agression".

Un porte-parole militaire rebelle a de nouveau menacé d'attaquer les aéroports des "pays de l'agression", en référence à l'Arabie saoudite et aux Emirats, et a demandé à la population de s'en éloigner.

Les rebelles yéménites ont intensifié ces dernières semaines les attaques de drones contre le royaume saoudien qui intervient militairement depuis 2015 au Yémen à la tête d'une coalition progouvernementale.

Lundi, des drones ont pris pour cible la ville garnison de Khamis Mushait, dans le sud-ouest de l'Arabie saoudite, mais n'ont pas fait de victimes ni de dégâts, selon la coalition. Les rebelles avaient affirmé avoir visé la base aérienne du roi Khaled, près de Khamis Mushait.

Le mois dernier, les Houthis avaient revendiqué une série de tirs de drones vers l'Arabie saoudite, dont une attaque ayant endommagé le 14 mai deux stations de pompage d'un oléoduc.

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Deux jours plus tôt, quatre pétroliers, dont deux saoudiens, avaient été endommagés par des "actes de sabotage" attribués par Ryad à l'Iran.

L'Union européenne a dénoncé pour sa part une attaque "provocatrice" présentant une menace pour la sécurité régionale, et a appelé à un "maximum de retenue".

La France a également condamné le tir, et demandé à "l'ensemble des parties à s'abstenir de toute escalade susceptible de déstabiliser davantage la région".

- L'ONU s'active -

La guerre au Yémen oppose des forces progouvernementales, soutenues par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, aux rebelles appuyés par Téhéran et qui contrôlent une bonne partie du nord et l'ouest du pays ainsi que la capitale Sanaa.

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Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires.

Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon l'ONU.

L'organisation internationale, qui tente de relancer le processus de paix, a tenté cette semaine d'apaiser la méfiance du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi à l'égard de son émissaire, le Britannique Martin Griffiths.

Ce dernier a été accusé par M. Hadi de prendre le parti des rebelles. Le gouvernement l'avait aussi accusé en mai de permettre aux Houthis de rester dans la ville stratégique de Hodeida (ouest) et dans son port, contrairement à ce que prévoient les accords conclus en décembre en Suède sous l'égide de l'ONU.

La secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, a fait un déplacement au début de la semaine à Ryad pour rassurer M. Hadi et les autorités saoudiennes sur l'impartialité de M. Griffiths qui a par ailleurs reçu lundi le soutien du Conseil de sécurité.

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