Chine: la Belgique à la recherche d'une famille ouïghoure

Des policiers en patrouille dans une rue de Kachgar, le 4 juin 2019 dans la province chinoise du Xinjiang
Des policiers en patrouille dans une rue de Kachgar, le 4 juin 2019 dans la province chinoise du Xinjiang Tous droits réservés GREG BAKER
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Un diplomate belge doit se rendre cette semaine au Xinjiang (nord-ouest de la Chine) pour s'enquérir du sort d'une famille ouïghoure, injoignable depuis son évacuation controversée en mai de l'ambassade de Belgique à Pékin par la police locale.

Au nom de la lutte contre le terrorisme, Pékin a drastiquement renforcé les mesures de surveillance au Xinjiang, en proie durant la dernière décennie à des attentats attribués à des membres de l'ethnie turcophone et musulmane des Ouïghours.

Selon des associations de défense des droits de l'homme, jusqu'à un million de personnes sont ou ont été internées dans des camps de la vaste région semi-désertique.

Le père, réfugié politique en Belgique, s'inquiète de ne plus avoir de nouvelles de sa femme, Horiyat Abula, et de ses quatre enfants depuis le 31 mai, après leur passage à l'ambassade de Belgique à Pékin pour compléter une demande de regroupement familial.

"Je suis inquiet pour leur sécurité", déclare à l'AFP Abdulhamid Tursun. Il craint que ses proches ne soient envoyés dans un des camps du Xinjiang, que Pékin présente comme des centres de formation professionnelle visant à lutter contre la radicalisation.

L'ambassade de Belgique à Pékin a été abondamment critiquée ces derniers jours par des associations de défense des droits de l'homme, qui l'accusent d'avoir livré la famille en pâture à la police chinoise.

Selon M. Tursun, les membres de sa famille ont paniqué après avoir appris qu'ils devraient encore patienter "au moins trois mois" avant d'obtenir leurs visas pour la Belgique.

Ils ont ainsi refusé de quitter l'ambassade et de retourner à leur hôtel à Pékin, où ils avaient déjà reçu plusieurs visites nocturnes de la police leur demandant "quand ils rentreraient au Xinjiang", explique-t-il.

- Difficultés à voyager -

L'ambassade a proposé de raccompagner la famille à son hôtel, mais celle-ci a refusé et a "entamé une espèce de sit-in", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la diplomatie belge.

Dans un entretien publié mardi dans le journal Le Soir, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders a expliqué que l'ambassade avait "demandé à la famille de quitter les lieux".

"Une ambassade n'a pas pour vocation de décerner des titres de séjour ni d'héberger des personnes demandant le regroupement familial", a-t-il souligné.

Après de longues heures d'attente, la police chinoise "les a escortés hors" des lieux, a indiqué le porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères.

Quelques jours plus tard, Horiyat Abula et ses enfants ont été emmenés par la police du Xinjiang, selon son mari, qui dit n'avoir plus de nouvelles d'eux depuis.

Didier Reynders a précisé lundi à l'agence de presse Belga qu'un diplomate serait envoyé mardi à l'adresse de la famille dans la région.

Beaucoup de Ouïghours ont des difficultés à voyager hors de Chine, faute d'obtenir un passeport ou parce que celui-ci est confisqué par les autorités locales.

Le ministère chinois des Affaires étrangères et le gouvernement du Xinjiang n'avaient pas dans l'immédiat répondu à une demande de commentaire de l'AFP.

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