Forum de Crans Montana : créer la paix par le transport et le commerce

Forum de Crans Montana : créer la paix par le transport et le commerce
Par Charlotte Kan
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La trentième session annuelle du Forum de Crans Montana s'est tenue à Genève. Au cœur des discussions : encourager la paix par la création d'axes de transport et d'échanges incluant l'est de la Méditerranée et l'Afrique.

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La paix, le développement et la stabilité sont-ils devenus un rêve ? C'est le thème de la trentième session annuelle du Forum de Crans Montana qui s'est tenu du 26 au 29 juin à Genève. Au cœur des discussions : encourager la paix par la création d'axes de transport et d'échanges incluant notamment l'est de la Méditerranée et l'Afrique.

C'est à Genève qu'a été créé, juste après la première guerre mondiale, la Société des Nations, précurseur de l'Organisation des Nations Unies. Cent ans plus tard, la neutralité perpétuelle de la Suisse en fait une plateforme idéale pour débattre des moyens requis pour établir plus de paix dans le monde. Voilà pourquoi Genève accueille depuis trente ans, le Forum de Crans Montana où se retrouvent chaque année, chefs de gouvernement, acteurs clés du monde économique et représentants d'organisations internationales pour échanger et coopérer davantage sur la scène internationale.

"Le Forum n'a jamais été engagé politiquement"

Organisé plusieurs fois par an dans des régions différentes du monde, l'événement permet un dialogue permanent entre décideurs des secteurs public et privé.

"Le Forum n'a jamais été engagé politiquement dans une voie ou une autre, il choisit simplement des thématiques qui ont trait au fonctionnement normal du monde," affirme Jean-Paul Carteron, président d'honneur et fondateur du Forum de Crans Montana. "La mission au départ était de créer une passerelle entre les pays de l'Est nouvellement démocratisés à la suite de la chute du communisme et l'Ouest : notre spectre d'activité, c'est l'ancienne Union soviétique, la grande Europe, le Moyen-Orient, le Golfe et l'Afrique," précise-t-il.

Alors que les tensions géopolitiques s'accroissent dans le monde, le forum s'est ouvert avec une question : paix, développement et stabilité sont-il devenus un rêve ? Pour y répondre, c'est vers la mer qu'on se tourne. 

Coopération Est-Méditerranée

En effet, pour célébrer son trentième anniversaire, le Forum de Crans Montana a lancé une nouvelle initiative : la coopération Est-Méditerranée. De l'Italie à la Russie en passant par l'Azerbaïdjan, les pays de l'Adriatique et de la mer Noire ont le potentiel de devenir des acteurs clés de l'intégration et du développement économique régional.

"On peut envisager les voies maritimes comme des autoroutes," fait remarquer Vittorio Torbianelli, représentant de l'Autorité du système portuaire de l'Adriatique orientale (Italie). "Elles peuvent servir à développer de nouvelles coopérations entre régions en mettant en place des outils de facilitation des échanges et d'autres systèmes de développement équilibrés : par exemple, des investissements dans une plateforme logistique dans des zones industrielles reliées à des voies maritimes : elles peuvent jouer un rôle d'intermédiaire entre les entreprises et au niveau des relations internationales," assure-t-il.

Lignes maritimes et routes de développement

Les lignes maritimes bénéficient en effet d'un regain d'intérêt comme plateformes d'influence. Comme à l'époque de Marco Polo, les ports italiens de l'Adriatique par exemple ont le potentiel de devenir des pôles importants de connectivité reliant l'Orient au reste du monde et notamment à l'Afrique.

"Si on relie la Route de la Soie à l'Afrique de l'Ouest en particulier, nous en serons heureux," souligne Inatma Coomber, directrice de l'Administration maritime du Sierra Leone, "car cela ouvrira des marchés dans la région et contribuera à améliorer nos finances et à créer des emplois dont on a besoin pour nos jeunes."

Maria Magdalena Grigore, secrétaire d'État au ministère roumain des Affaires étrangères, renchérit : "La connectivité est non seulement importante pour une région, mais elle devrait être la priorité de toute stratégie en matière de transport ou de relations internationales. Le temps, c'est toujours de l'argent, donc de ce point de vue, réduire les délais renforcerait la compétitivité des corridors, des réseaux et des routes," insiste-t-elle.

La paix, le développement et la stabilité sont-ils devenus un rêve ? Pendant que certains se recroquevillent sur eux-mêmes, d'autres font le pari inverse : celui de l'ouverture vers le reste du monde.

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