L'Italie en pleine crise politique. Après la motion de censure déposée par Matteo Salvini, plusieurs scénarios se profilent pour sortir de l'impasse.
Séance de bronzage et session photos pour le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini, en vacances à Taormine en Sicile. Difficile d'imaginer que l'Italie vit une crise politique forte en plein mois d'août.
La coalition populiste était en place depuis 14 mois
Pourtant, ce jeudi, Matteo Salvini a fait éclater la coalition populiste instaurée il y a 14 mois avec le Mouvement 5 Etoiles en déposant une motion de censure. Il a ensuite pressé pour que des élections anticipées soient organisées le plus vite possible.
Une position qui a agacé le chef du gouvernement Giuseppe Conte. Il a rétorqué que ce n'était pas au ministre de l'Intérieur de convoquer le parlement ou de fixer l'agenda d'une crise politique.
Matteo Salvini s'impose comme l'homme fort du gouvernement. Il est porté par des sondages qui lui donnent environ 38% des intentions de vote, bien mieux que celles données au Mouvement 5 Etoiles.
Une position qui lui permettrait de devenir Premier ministre et de gouverner presque seul avec l'appui du parti post-fasciste.
La voie qui mène aux élections semée d'embûches
Seul le président démocrate-chrétien Sergio Mattarella détient les clés pour résoudre les crises politiques. Lui seul peut décider si et quand les Italiens retourneront aux urnes. S'il donnait son feu vert, des élections anticipées pourraient être convoquées au plus tôt pour la mi-octobre.
Seulement, le président est opposé à des élections à l'automne. En cause : c'est la période où le gouvernement doit être concentré pour préparer le budget de l'année prochaine, en discuter avec Bruxelles et le présenter pour adoption au Parlement.
Des élections en plein vote du budget ?
Des inquiétudes partagé par l''ancien président du Conseil Matteo Renzi. Il a déploré la "folie" du projet de Matteo Salvini. D'après lui, il est inconcevable d'appeler les Italiens aux urnes alors que le budget 2020 n'a toujours pas été élaboré.
Dans cette lignée, le président Mattarella pourrait opter pour la mise en place d'un gouvernement purement technocratique et renvoyer la perspective d'élections à février ou mars.
Démission du gouvernement
Cette position est difficilement tenable pour le gouvernement de Giuseppe Conte. Deux possibilités s'offrent à lui : il pourrait démissionner rapidement ou alors se présenter devant le parlement pour le vote d'une motion de censure.
Selon des médias italiens, le Sénat pourrait se réunir le 20 août pour décréter la fin de la majorité gouvernementale. Le Parlement pourrait être dissous quelques jours plus tard.