Grèce : les réfugiés de Lesbos bientôt sous le coup d'une nouvelle loi sur l'asile

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Par Kostas Tsellos
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Grèce : les réfugiés de Lesbos bientôt sous le coup d'une nouvelle loi sur l'asile

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Deux cent dix-huit. C'est le nombre de jours en Grèce qu'un demandeur d'asile doit attendre pour voir sa demande examinée par les autorités.

Dans le camp de Moria situé sur l'île de Lesbos, ils sont nombreux a attendre d'être fixé sur leur sort. Halili a 23 ans, originaire d’Afghanistan, il est arrivé ici il y a 2 mois. Il ne compte pas obtenir une réponse avant juillet 2020 et, en attendant, il doit rester dans le camp malgré les conditions de vie très compliquées.

"Je veux aller en Allemagne mais je suis coincé ici. Cet endroit est comme une prison. Beaucoup de personnes ont des problèmes psychiatriques", témoigne le jeune homme.

Accélérer les délais d'examen d'une demande d'asile est l'un des objectifs actuels du gouvernement. Mais à quel prix ? Pour les ONG, des délais restreints peuvent être au désavantage du demandeur. Par exemple, le syndrome de stress post-traumatique ne sera plus pris en compte.

"Il est connu que les personnes atteintes de ce syndrome revivent le drame au cours de l'entretien ou trouvent très difficile de se souvenir de leurs expériences. Cela aura probablement des implications sur leur accès à une procédure d'asile équitable", explique Sophie McCann de Médecins sans frontières.

Selon les ONG, l'exclusion des demandeurs d'asile du système de santé public grec pourrait également avoir des conséquences dramatiques comme cela a été le cas avec la mort d'un nourrisson originaire de République démocratique du Congo le 10 novembre.

Pour les personnes en charge de camps comme celui de Moria, la loi asile qui doit devenir effective au 1er janvier peut permettre de réduire le nombre de migrants mais le texte ne va pas assez loin.

"La nouvelle loi va dans la bonne direction, en accélérant la procédure d'asile et en fixant des délais plus pragmatiques . Mais pour réussir, ceux à qui l'asile n'est pas accordé doivent retourner en Turquie", commente Dimitris Vafeas, directeur adjoint du camp.

Pour le moment, le gouvernement grec prévoit de transférer environ 20 000 demandeurs d'asile sur le continent d'ici la fin de l'année. Mais avec plus de 2000 nouveaux arrivants en provenance de Turquie au cours des quatre derniers jours seulement, le plan pour soulager la pression de l'île surpeuplée est voué à l'échec.

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