Emprisonné en Chine, il n'a pas pu venir son prix. Sa fille s'est déplacée à Strasbourg.
Après l'opposition démocratique vénézuélienne et le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, c'est un dissident ouïgour qui obtient le prix Sakharov des droits de l'Homme.
Ce mercredi, le Parlement européen récompense officiellement Ilham Tohti. Sa fille Jewher est venue à Strasbourg pour l'occasion. Émue, elle récupère le prix. Car Ilham Tohti n'a pas pu venir en personne. Pour cause, ce défenseur de la minorité ouïghoure est incarcéré en Chine. Maintenu à l'isolement et interdit de visite, il ne sait peut être même pas qu'il a été récompensé.
Cet ancien professeur d'économie défend la minorité musulmane ouïghoure depuis 20 ans. Il a milité pour une plus grande autonomie des régions en Chine. Des convictions qui lui valent un procès en 2014. Là, la justice chinoise le condamne à la prison à vie pour séparatisme.
Ilham Tohti et sa fille appartiennent à l’ethnie ouïghoure, majoritairement musulmane qui vit dans le Xinjiang, au nord-ouest de la Chine. Selon des ONG, des millions de personnes y sont détenues arbitrairement dans des camps pour prisonniers politiques.
Aujourd'hui, sa fille Jewher est exilée aux Etats-Unis. Sans relâche, elle appelle la communauté internationale à demander la libération de son père à la Chine.