La vie après Daech : l'histoire d'Alvin, secouru par son père en Syrie

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Par Anelise Borges
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Il y a cinq ans, le petit Alvin était emmené en Syrie par sa mère, venue rejoindre les rangs du groupe Etat islamique. Son père n'a cessé de le chercher pendant toutes ces années.

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Ces dernières semaines, Alvin Berisha a passé le plus clair de son temps à jouer à des jeux vidéos, ou à regarder son fil Instagram. Mais malgré les apparences, ce jeune Albanais de 11 ans est loin d'avoir eu une enfance ordinaire. En novembre dernier, Alvin a été secouru après avoir vécu l'enfer.

Il y a cinq ans, sa mère s'est convertie à l'Islam. Peu de temps après, elle a quitté sa famille en Italie pour rejoindre les rangs de l'organisation Etat Islamique en Syrie, emportant Alvin avec elle.

Terrifié et désespéré, le père du garçon, Afrim Berisha, a alors entrepris un périlleux voyage pour récupérer son fils. "Je pensais uniquement à Alvin, rien d'autre ne m'intéressais. Il n'y avait que lui. Je connaissais les risques, mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ?, témoigne Afrim Berisha. Alvin était parti le 17 décembre et le 1er janvier, j'étais en Syrie. J'ai passé une semaine à le chercher, sans le trouver. Puis, j'ai été capturé par Daech."

Afrim parvient toutefois à s’enfuir, en donnant 500 euros à son geôlier, un combattant de Daech, lui aussi originaire d'Albanie. Cette expérience traumatisante n’entame pas la motivation d'Afrim, qui se rend en Syrie année après année, pour chercher son fils.

Je pensais uniquement à Alvin, rien d'autre ne m'intéressais. Il n'y avait que lui. Je connaissais les risques, mais qu'est ce que je pouvais faire d'autre ?
Afrim Berisha
père d'Alvin

Un jour il reçoit une lettre et découvre enfin où se trouve Alvin. Il décide alors de se rendre dans le camp de réfugiés d'Al-Hol, pour le récupérer. Après cinq ans de séparation, Afrim craint que son fils ne le reconnaisse pas.

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Lettre envoyée par Alvin à son père.Euronews

"Il a assumé la responsabilité que nos gouvernements ne veulent pas prendre, estime l'avocat Darien Levani. Il a trouvé son garçon, il leur a dit où il se trouvait, il s'est rendu dans le camp et il a ramené des images, pour que tout le monde voit."

Quand son père le retrouve, Alvin est seul et blessé. Sa mère est morte plusieurs mois plus tôt, lors de la bataille de Baghouz, l'ultime bastion du groupe Etat islamique en Syrie.

En tout, Alvin a passé près de six mois dans le camp d'Al-Hol, où se trouvent toujours plusieurs milliers d'enfants originaires d'Europe. La Croix Rouge espère que l'histoire d'Alvin fera bouger les lignes, comme l'explique Tomaso Della Longa, porte-parole de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge : "Quelques gouvernement ont commencé à discuter avec nous à propos de la répartition des autres enfants. C'est tellement complexe qu'ils ne peuvent pas dire ce qu'il va se passer demain. Cela prendra surement bien plus de temps, car la situation au Moyen Orient est très instable. Nous avons le sentiment que certains gouvernement comprennent ce qu'il est possible de faire grâce à la Croix Rouge."

Alvin, lui, ignore tout de l'impact que son histoire pourrait avoir sur les décisions politiques des gouvernements. Pour l'heure, son unique objectif est de profiter de cette seconde chance et de récupérer l'enfance qui lui a été volée.

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