La secte Moon semble encore toute puissante en Corée du Sud, son pays de naissance. Au mépris des consignes de sécurité pour ne pas laisser se propager le coronavirus mortel venu de la Chine voisine, elle a organisé le mariage géant de 6 000 couples ce vendredi à Gapyeong.
La très controversée secte Moon se place au-dessus de tout, comme si elle était immunisée contre le coronavirus 2019-nCoV. Et peu importe que la Corée du Sud, son pays de naissance voisin direct de la Chine, soit déjà attaquée par la nouvelle pneumonie virale - 24 malades y ont été recensés pour le moment -, l'Eglise de l'unification a organisé ce vendredi dans la ville de Gapyeong l'un de ces populeux mariages qu'elle affectionne, sans du tout tenir compte des mises en garde des autorités contre la propagation du coronavirus.
Environ 6 000 couples, tous égaux dans leur classique tenue vestimentaire, ont pu ainsi se dire "oui" à l'issue d'une cérémonie fastueuse. Quand on sait que ces jeunes gens venaient de 64 pays différents, et qu'ils avaient convié pas moins de 18 000 invités, les services sanitaires sud-coréens se sont étonnés à juste titre qu'une grande majorité des milliers de personnes réunies n'ait même pas pris le soin de mettre un masque de protection.
Vous pouvez vous amuser à compter les masques ci-dessous :
Mais si l'on en croit Choi Ji-young, l'une des mariées du jour, c'est en quelque sorte l'amour offert par la secte qui les met à l'abri. Elle a déclaré a l'Agence France-Presse :
La secte Moon serait-elle encore toute puissante ?
Pourtant, depuis l'entrée du coronavirus mortel en Corée du Sud, les étrangers qui se sont rendus à Wuhan, berceau de l'épidémie, sont personae non gratae dans le pays. Et nombreux sont les festivals, concerts, cérémonies en tout genre... à avoir été annulés par mesure de prévention. Les autorités religieuses ont également été priées de ne pas organiser de grands rassemblements.
Seule la secte du révérend Sun Myung Moon, mort à 92 ans le 3 septembre 2012 à Séoul, échappe donc aux contraintes dictées par l'Etat. Pour être autorisée à maintenir son méga mariage, l'Eglise de l'unification - son nom officiel - n'a eu qu'à faire valoir que la cérémonie était essentielle car elle marquait le centième anniversaire de la naissance de son gourou, et qu'on ne pouvait pas l'annuler après quatre années d'efforts pour la préparer.