🇦🇲 En plein confinement, l'Arménie commémore le 105ème anniversaire du génocide de 1915.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a exigé vendredi, lors des commémorations du 105ème anniversaire du génocide des Arméniens, que la Turquie présente des excuses à son pays pour ce "crime contre la civilisation humaine".
Les commémorations sont plus modestes cette année et sans les traditionnels défilés en raison de la pandémie du nouveau coronavirus. Le mémorial auquel se rendaient d'ordinaire les Arméniens près de la capitale, Erevan, a été fermé au public.
La veille au soir, un hommage national a été organisé sur l'ensemble du territoire. Les éclairages ont été éteints, et les cloches des églises ont retenti dans le pays. Un moment de recueillement, qui contraste avec l'immense marche au flambeau organisée chaque année pour se souvenir des 1,5 million de victimes.
Dans une courte allocution vidéo, Nikol Pachinian a affirmé que, plus d'un siècle après les faits, "les conséquences du génocide se font encore sentir". Après avoir déposé des fleurs au mémorial, il a dénoncé un "crime non seulement contre notre identité ethnique, mais aussi contre la civilisation humaine".
"La Turquie n'a toujours pas présenté ses excuses pour ce qu'elle a fait", a-t-il souligné, ajoutant que Erevan "demande" la reconnaissance officielle des massacres de l'époque comme un génocide.
Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et par la communauté des historiens. En dépit de ces reconnaissances internationales, celle des États-Unis en octobre 2019 ayant été retentissante, la Turquie récuse toujours le terme génocide et évoque des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.