Déconfinement : un retour dans les écoles complexe qui divise en France

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Tous droits réservés AP Photo/Bob Edme
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Par Guillaume Petit
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Notre reporter s'est rendu dans une école de la région lyonnaise ce mardi, où se déroulait la rentrée après deux mois de confinement. Un retour en classes qui divise.

Notre reporter Guillaume Petit s'est rendu dans une école de la région lyonnaise ce mardi matin, où se déroulait la rentrée après deux mois de confinement. Un retour en classes qui ne fait pas l'unanimité parmi les parents, les enseignants et les maires. Témoignages.

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9h20 pétantes, la directrice est à l'heure. "Bonjour à tout le monde, alors on vous a mis des marques au sol", explique-t-elle aux parents qui commencent à arriver. A Meyzieu, près de Lyon, comme dans des milliers d'autres écoles en France cette semaine, c'est le branle-bas de combat. Mais dans ce cas, tout est réglé au millimètre près.

Les parents et leurs enfants attendent en file indienne, espacés les uns des autres et la directrice les accueille un à un. En cette rentrée des classes, après deux mois de confinement en France, ces mesures de distanciation sociale semblent avoir quelque peu rassuré.

"Les règles et les gestes barrière ont été mis en place, donc oui on est satisfaits que l'école rouvre, surtout pour les enfants, parce que après deux mois ça commençait à faire long", explique une maman.

Mais tout le monde ne partage pas cet optimisme. Comme l'avait indiqué le gouvernement, le retour en classe se fait sur la base du volontariat. A Meyzieu, deux tiers des parents n'ont pas remis leurs enfants à l'école, sur les trois niveaux de maternelle et de primaire qui reprennent cette semaine. Un retour en classe qui a demandé à la mairie des efforts en un temps record. Mais au final, deux écoles sur huit seulement ont rouverts.

A l’intérieur, des groupes de 15 élèves maximum, des bureaux espacés dans des classes désinfectées deux fois par jour. Et une petite révision des gestes barrière pour commencer la journée.

Lorsque nous entrons dans la classe, le professeur est en train de revoir avec les élèves ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire. C'est le moment de la récréation qui est abordé. "On a compris qu'on ne pouvait pas jouer au football, mais qu'est-ce qui change d'autre ?", interroge-t-il. "Ils étaient en train de me dire qu'ils ne faut pas qu'ils se touchent", glisse-t-il.

D’autres choses changent aussi pour les enseignants : il faut transmettre les devoirs aux enfants qui sont restés chez eux. Certains professeurs acceptent de le faire après la classe ou pendant la pause-déjeuner, mais pas tous.

La directrice nous explique qu'elle a aussi prévu des photocopies que les parents doivent venir chercher. "Les professeurs qui ont fait des cours à distance les continuent, en classe, en direct, plus en distanciel avec les élèves qui sont chez eux", explique-t-elle.

"Garderie"

Alors que d’autres pays comme l'Espagne ou l'Italie ont fait le choix de repousser la rentrée, le retour en classes, même progressif, ne fait pas l’unanimité en France. Des centaines de maires ont notamment annoncé qu’ils ne rouvriraient pas les portes de leurs établissements. Tout comme des directeurs d'école.

"Ce qui va se passer à partir d'aujourd'hui ou de jeudi va malheureusement plus s'apparenter à de la garderie qu'à un véritable enseignement", déclare Frédéric Volle, secrétaire général du syndicat enseignant Snudi-FO.

Le maire de Saint-Etienne s'est résolu à ouvrir les écoles mais à contrecoeur. Il avait demandé au gouvernement de repousser à septembre : "C'est parce que j'ai compris que les intentions du ministre de l'Education étaient plus économiques qu'éducatives que j'ai suggéré de reporter cette réouverture à septembre, il y avait sans doute d'autres mesures à mettre en œuvre pour garder les enfants dont les parents doivent aller travailler, mais prendre le milieu scolaire en otage pour relancer l'économie, c'est une mauvaise idée et, d'une certaine manière, malhonnête".

D'autres questions restent en suspens : les collèges doivent rouvrir le 18 mai dans les départements en vert; les zones où le virus circule peu. Quant aux lycées, la question n'a pas encore tranchée.

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