Mehdi Kerkouche, le chorégraphe qui fait entrer le hip-hop à l'Opéra de Paris

Le chorégraphe Medhi Kerkouche
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Par Euronews avec AFP
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Après un buzz sur les réseaux sociaux pendant le confinement, son "rêve de gamin" est devenu réalité : Mehdi Kerkouche, venu du monde du hip-hop, a été invité à créer une chorégraphie pour l'Opéra de Paris.

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Dix danseurs de hip-hop à l'Opéra de Paris ... Cette scène inhabituelle, on la doit au chorégraphe Mehdi Kerkouche. Avec sa compagnie de danse EMKA, il s'est fait connaître du grand public grâce à cette vidéo postée pendant le premier confinement, en avril. Une chorégraphie d'appartement ingénieuse, qui a été vue plus d'un million de fois.

Après ce coup d'éclat, l'Opéra de Paris lui propose de créer une chorégraphie pour un spectacle contemporain. Medhi Kerkouche accepte sans hésiter, même si le Palais Garnier est bien loin de son univers : "Gamin, l'opéra je le voyais de manière très sacré, c'est la danse classique, c'est la rigueur, c'est la technique, explique-t-il. Ça ne me parlait pas en plus comme langage à cet âge-là, j'étais vraiment Michael Jackson et moonwalk. Et en adulte je me rends compte qu'ils sont tellement ouverts à la danse contemporaine, ces danseurs sont capables de tout danser", raconte le chorégraphe.

Pour le chorégraphe qui a grandi en banlieue parisienne, à Rueil-Malmaison, c'est le "bonheur ultime d'artiste". "C'est un rêve de gamin. Petit, je ne savais pas que j'avais le droit d'aller à l'Opéra", affirme ce fils de parents divorcés, une employée de maison et un plombier chauffagiste.

Petit, il n'avait pas de moyens pour aller voir des spectacles. "La culture, c'était la télé (...) mes premiers profs, c'était Michael et Janet Jackson", se rappelle-t-il. A six ans, sa mère l'inscrit dans un cours de modern jazz où on lui dit qu'il avait "le rythme dans la peau".

Un exercice nouveau pour les danseurs de ballet

Avec 10 danseurs de l'Opéra de Paris, Medhi Kerkouche a passé deux mois à préparer la chorégraphie, qui mélange danse contemporaine et hip hop. Un exercice nouveau pour les danseurs de ballet, comme Alex Ibot: "On a appris un langage hip-hop, ce côté animal, très compact qui vient du ventre. C'est vrai que pour nous, c'est quelque chose d'assez nouveau. On a fait des pièces contemporaines habituellement mais ce style-là est novateur pour l'Opéra et pour nous."

Pour travailler avec les danseurs, le chorégraphe a essayé de gommer la technique : "Ils ont des automatismes, forcément, parce qu'ils sont depuis très jeunes dans une académie, dans une école qui leur apprend et qui les forme aux plus grands ballets classiques, raconte Medhi Kerkouche. Sauf que moi quand je vais faire un mouvement, je vais le faire de manière instinctive, de manière organique. Juste de poser un bras sur un genou pour un danseur classique, il va y avoir une autre délicatesse, il va y avoir un autre ressenti, il va y avoir une autre histoire tout simplement."

Le spectacle intitulé "Et si" devait être présenté le 10 novembre à l'Opéra de Paris, mais le deuxième confinement a stoppé net les représentations. Mais pas de quoi démoraliser le chorégraphe qui, fidèle à son habitude, s'adapte. Les répétitions se poursuivent en prévision d'une captation et peut-être d'une représentation en direct sur internet.

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