Le groupe français Carrefour accusé de racisme au Brésil après la mort d'un homme noir

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Le groupe français Carrefour est la cible de manifestations et d'appel au boycott au Brésil depuis la mort d'un homme noir, roué de coups par des vigiles blancs d'un supermarché de l'enseigne.

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Ils réclament justice pour Alberto. Dans les rues de Porto Alegre comme dans celles de plusieurs villes du Brésil, la colère gronde depuis la mort jeudi dernier d'un Afro-Brésilien, roué de coups par deux agents de sécurité blancs à l'entrée d'un supermarché Carrefour.  

L'homme de 40 ans est frappé au visage et à la tête. La scène est filmée et a fait le tour des réseaux sociaux provoquant une onde de choc au Brésil. L'enseigne française est depuis la cible d'actes de vandalisme, de manifestations hostiles et d'appels au boycott dans tout le pays. Des rassemblements parfois violents comme à Rio de Janeiro, avec l'intervention de la police. Jets de pierres et feux d'artifice contre gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc.

Le PDG du groupe Carrefour Alexandre Bompard a dénoncé un "acte horrible" et des images "insupportables", il a promis d'affecter 5 millions de dollars à la lutte contre le racisme, notamment dans des actions de formation.

L'ONU a dénoncé mardi l'existence d'un "racisme structurel" au Brésil, et demandé une enquête indépendante après la mort d'un homme noir roué de coups jeudi par des vigiles blancs d'un supermarché Carrefour à Porto Alegre.

Ce meurtre a été "un cas extrême mais qui reflète malheureusement la violence récurrente envers la population noire au Brésil", a déclaré une porte-parole du Bureau des droits de l'homme des Nations-Unies à Genève, Ravina Shamdasani.

"C'est une illustration de la discrimination et du racisme structurels auxquels doivent faire face les personnes d'origine africaine" dans ce pays, a-t-elle ajouté , lors d'un point de presse virtuel, rappelant que ces discriminations et ces violences étaient "étayées par des données officielles".

"Le nombre d'afro-brésiliens victimes d'homicide est disproportionné si on le compare à tout autre groupe", a souligné la porte-parole. En outre, "les afro-brésiliens sont exclus et pratiquement invisibles dans les institutions et les structures de prise de décision".

L'enquête ouverte au Brésil sur ce meurtre doit être "rapide, approfondie, indépendante, impartiale et transparente", a-t-elle dit, ajoutant qu'elle devait "vérifier si la discrimination raciale y a joué un rôle".

Les autorités brésiliennes doivent enquêter aussi "sur toute allégation concernant un usage disproportionné de la force lors des manifestations anti-racistes intervenues après la mort de (Joao Alberto) Silveira Freitas", a poursuivi la porte-parole.

Plusieurs manifestations anti-racistes ont eu lieu au Brésil devant des magasins du groupe Carrefour et le titre du groupe Carrefour au Brésil a chuté de plus de 5% à la mi-journée lundi à la Bourse de Sao Paulo.

Sources additionnelles • AFP

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